Belladonna

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Belladonna
Kanashimi no Belladonna
Japon, 1973
De Eiichi Yamamoto
Durée : 1h29
Sortie : 15/06/2016
Note FilmDeCulte : ******
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Jeanne, abusée par le seigneur de son village, pactise avec le Diable dans l'espoir d'obtenir vengeance. Métamorphosée par cette alliance, elle se réfugie dans une étrange vallée, la Belladonna...

LA SORCIÈRE OSE

Rare, fou et génial : si l'appellation de film culte peut parfois être galvaudée, celle-ci va comme un gant à Belladonna. Depuis des années, Belladonna était difficilement visible et avait simplement été montré parmi les pépites du toujours indispensable Étrange Festival en 2013. Le long métrage d'animation sort désormais en une superbe version restaurée 4K.

Belladonna s'inscrit dans une série de films érotiques produits par le pape japonais du manga et de l'animation Osamu Tezuka, via sa société Mushi Production. Il a été réalisé par Eiichi Yamamoto en 1973 après Les Mille et Une Nuits (1969) et Cléopâtre (1970). On sait, quelques années après notamment les films de Koji Wakamatsu comme Quand l'embryon part braconner, que l'érotisme peut tout à fait aller de pair avec la politique. Le film de Eiichi Yamamoto est une relecture hallucinée de La Sorcière de Michelet et conserve toute sa dimension féministe : c'est entre autres un film sur le pouvoir des femmes et sur la peur que celui-ci inspire aux hommes.

Et c'est une histoire qui débute par une ligne claire, sur fond blanc. Celle-ci aura tôt fait de dévier, vibrer, tempêter : Belladonna est une explosion ; celle, visuelle et extravagante, des couleurs et des styles, celle encore d'une bande son psychédélique qui accompagne les mutations de cette fascinante sorcière. Belladonna détone de la première à la dernière seconde, mêle illustrations fixes et animation, dessins et aquarelles, références au bunraku et à la culture française, pioche chez Gustav Klimt, Odilon Redon comme chez George Dunning. Complètement déglingué, sexué jusqu'au surréalisme (vous ne croiserez pas de verges-papillons ailleurs), merveilleusement décadent, Belladonna est un ovni libre et enchanteur que vous ne pouvez décemment pas louper.

par Nicolas Bardot

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