Belinda

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Belinda
France, 2017
De Marie Dumora
Durée : 1h45
Sortie : 10/01/2018
Note FilmDeCulte : ****--
  • Belinda
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Belinda a 9 ans. Elle aime la neige, la glace pour glisser, plus encore sa sœur avec qui elle vit en foyer. On les sépare. Belinda a 15 ans. Pas du genre à vouloir travailler dans un magasin de chaussures, en mécanique à la rigueur. Belinda a 23 ans, elle aime de toutes ses forces Thierry, ses yeux bleus, son accent des Vosges. Elle veut se marier pour n’en être jamais séparée. Coûte que coûte.

LA VIE DEVANT SOI

Il y a une quinzaine d’années, la réalisatrice française Marie Dumora filmait Avec ou sans toi, documentaire consacré à un foyer peuplé d’enfants en attente d’adoption. Belinda va bientôt être séparée de sa grande sœur, Sabrina. Des années plus tard, Dumora retrouve Sabrina pour son film Je voudrais aimer personne. Belinda, désormais adulte, est cette fois l’héroïne du dernier long métrage de la cinéaste, pour l’essentiel dédié à la jeune femme aujourd’hui mais qui saisit malgré tout quelques moments du passé. Une gamine comme d’autres gamines, qui s’amuse de gros cailloux jetés dans une rivière, qui n’a rien à faire des kidnappeurs lorsqu’elle fait une fugue, qui écoute le dernier Natascha St Pier avec ses copines.

Le film offre ces instants saisis, bruts, avec spontanéité, par une caméra qui pourtant, comme l’indique la cinéaste, ne se cache pas. Ce n’est pas un récit fictionnel comme Boyhood de Richard Linklater, ni un long fleuve continu comme Brødre : Markus et Lukas d’Aslaug Holm (où la réalisatrice filme deux frères pendant 8 ans). C’est le récit très elliptique d’un destin chahuté, mais observé avec un mélange permanent d’humanité et de dignité. « Les bureaux de Pôle Emploi et les parloirs ne m’inspiraient guère », commente Dumora, qui donne à Belinda une dimension romanesque là où elle aurait pu être simplement un sujet passé au microscope social. Belinda se déploie davantage ici, peluche à la main tandis que rayonnent sur son visage les lumières de fête foraine, lorsque s’organise un mariage assez particulier, où lorsqu’elle raconte pourquoi elle a fini par faire un séjour en prison. Le résultat est poignant, vivant et sort des recettes connues.

par Nicolas Bardot

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