Belenggu

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Belenggu
Indonésie, 2013
De Upi Avianto
Scénario : Upi Avianto
Durée : 1h40
Note FilmDeCulte : **----
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Belenggu raconte l'histoire d'Elang, qui est hanté par des images récurrentes de meurtrier déguisé en lapin. Mais ce meurtrier n'a rien d'une gentille peluche. Alors qu'il tente de résoudre ce mystère, Elang est pris dans une spirale et se transforme en suspect...

LAPIN CRÉTIN

On aurait aimé l'aimer, ce Belenggu, avec son histoire de lapin géant tueur par une réalisatrice indonésienne rock'n'roll nommée Upi. Mais il y a un premier malentendu au sujet de Belenggu. Malgré son pitch, nous ne sommes pas du tout dans la pochade rigolarde. Belenggu est sérieux comme un film de Patrice Chéreau, c'est un thriller horrifique tout à fait premier degré et le lapin tueur ne s'est pas échappé d'un film de Noboru Iguchi. Pourquoi pas ? Le principal problème de Belenggu n'est pas tant qu'il soit sérieux, c'est surtout qu'il est d'un ennui mortel. Pas un tempo lent mais tenu, juste un non-rythme sans aucun relief de la première à la dernière minute. Pire, le scénario est exécrable et flirte régulièrement avec le Z, torpillé par un acteur principal totalement nul.

Il y a pourtant une vraie élégance dans la mise en scène léchée d'Upi Avianto qui n'est pas qu'une coquetterie: ses changements de lumière dans le plan installent ici ou là une atmosphère fantastique qui élève un peu le récit. Ce qui rend encore plus flagrant l'écart entre le soin formel et l'ineptie de l'écriture. Lors de la présentation du film à l'Etrange Festival, comme pour The Rambler, les références à David Lynch (c'est bizarre + il y a un théâtre) étaient de nouveau de sortie. Références également à Donnie Darko (c'est bizarre + il y a un lapin). Et pourquoi pas Beatrix Potter ? Ou Pan-Pan ? A cette étrangeté-guirlande décorative, il manque l'essentiel: une incarnation, un point de vue sur la porosité entre le réel et le mental. Lynch comme Kelly ne parlent pas que de banales pertes de repères mentaux à twists, leurs univers, par le montage, le travail sonore, l'écriture, sont infiniment plus profonds et troublants. Belenggu s'oublie, lui, en un clin d’œil.

par Nicolas Bardot

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