Bébé Tigre

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Bébé Tigre
France, 2014
De Cyprien Vial
Scénario : Cyprien Vial
Durée : 1h24
Sortie : 14/01/2015
Note FilmDeCulte : **----
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Bébé Tigre c’est Many, jeune indien de 17 ans, pris en charge par l’état français il y a 2 ans. Sur la voie d'une intégration exemplaire, il ne pose de problème à personne, sauf à ses parents à qui il ne peut envoyer d'argent...

LES LARMES DU BÉBÉ TIGRE

Remarqué avec ses courts métrages dont Dans le rang qui fut sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs il y a quelques années, Cyprien Vial signe avec Bébé Tigre un premier long métrage sur lequel se sont penchées deux bonnes fées. Marie Amachoukeli-Barsacq, co-réalisatrice de Party Girl, et Céline Sciamma, réalisatrice entre autres de Tomboy et Bande de filles, ont été consultantes sur le scénario de Vial. Lors de la présentation du film en festival, Vial a parlé de son envie de faire connaître des personnages qu'on ne voit pas au cinéma (ici, un ado du Penjab abandonné par son passeur et vivant dans une famille d'accueil en France). Une belle ambition assez proche de celle de... Sciamma elle-même qui a parfaitement réussi dans cette tache avec Bande de filles.

Mais Bande de filles a une vraie héroïne charismatique au cheminement complexe, et dresse un portrait social nuancé et bouillant. Difficile de reprocher à Vial, pour son premier film, de ne pas se hisser immédiatement à la hauteur de la réalisatrice, mais les visionnages proches de ces deux films affaiblissent assez considérablement l'aspect "jamais vu" de Bébé Tigre. S'il s'agit effectivement d'un héros, un Indien mineur qui en France travaille au noir pour envoyer de l'argent à sa famille et qui en même temps tente de s'intégrer, qu'on croise peu dans les films français, le traitement un peu basique a tendance à aplatir le récit. La mise en scène composée pour l'essentiel de gros plans sur des visages avec caméra portée hyper-tremblante est un vrai point faible, presque un cliché. Many est un peu trop monolithique, sa copine est totalement en carton, et les embrouilles du dernier tiers semblent sorties de n'importe quel film de banlieue ou polar interchangeables. Le rythme, cela dit, est vif... quitte à priver le film de relief quand tout, sur 1h20, est traité au même tempo. Il y a néanmoins quelque chose d'attachant dans la modestie du projet, dans son sujet et dans la lumière qu'il porte jusqu'au dénouement.

par Nicolas Bardot

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