Asterix et Obelix : Mission Cleopatre

Asterix et Obelix : Mission Cleopatre
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52 avant Jésus-Christ. César irrite Cléopâtre en affirmant que le peuple égyptien n'est plus capable d'édifier de grands monuments. Cléopâtre, furieuse, parie avec son Jules que son peuple peut construire un César palace. Elle confie cette tâche à un architecte égyptien peu doué, Numérobis. Celui-ci a trois mois pour construire le palais, sinon les crocodiles... Il fait appel à trois Gaulois, un petit, un gros (enfin un enveloppé) et un vieux druide...

Astérix et Obélix: Mission Cléopâtre est une comédie bidonnante par Toutatis, du grand vrai divertissement familial avec sa dose de gags imparables, d'action et de dépaysement. René Goscinny était dieu, Alain Chabat est son prophète. Contrairement au désastreux premier opus, il a préféré l'adaptation d'une bande dessinée existante à un scénario original. Un choix judicieux: le lecteur connaît la trame de l'histoire et peut donc accepter les délires -et ils sont nombreux- sans perdre le fil du récit. Alain Chabat a de plus choisi l'aventure la plus à même d'éviter de sombrer dans la franchouillarde vulgarité, Astérix et Cléopâtre. L'Egypte, les Pyramides, cela fait plus rêver qu'un décor en carton-pâte noyé sous la pluie bretonne. Bon choix d'histoire, budget pharaonique, mais pourtant le pari restait risqué: comment, par exemple, ne pas transformer le film en concours de cabotinage entre Jamel Debbouze- Numérobis, véritable héros du film et Christian Clavier-Astérix hystérique du premier épisode?

Par l'humour bien sûr! La jubilation des acteurs est perceptible, jubilation de plonger dans les délires de Chabat, plaisir de jouer des dialogues ciselés -les fans de Goscinny et de noms à double sens seront ravis. L'ex-Nul reconverti en maître d'oeuvre du film le plus cher de l'histoire du cinéma français réussit donc son pari: adapter une bande dessinée culte tout en imprimant une patte personnelle, cet humour si particulier entre références cinématographiques à la Y a-t-il un pilote dans l'avion et non-sens à la Monty Python. On peut l'annoncer sans risque: certains dialogues, certains gags, resteront dans les annales de la comédie française. Chaque plan témoigne de l'immense respect d'Alain Chabat pour l'oeuvre originelle de René Goscinny et d'Albert Uderzo. Il se la réapproprie sans en déformer l'esprit. Même la mise en scène est inventive et n'oublie pas les références à l'art du cartoon.

Le casting est excellent, tout s'imbrique parfaitement sans temps mort, sans beauferie. Gérard Darmon confirme en méchant sa performance d'anthologie de La Cité de la peur, Gérard Depardieu est évident en Obélix, Alain Chabat en César magnifique de lâcheté et de prétention. Bref, Astérix et Obélix: Mission Cléopâtre, qui va atomiser le box-office, est un quasi sans faute, même si on peut regretter une certaine profusion de guests et une romance inutile.

par Yannick Vély

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