Aquaman

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Aquaman
États-Unis, 2018
De James Wan
Scénario : James Wan
Avec : Willem Dafoe, Amber Heard, Nicole Kidman, Dolph Lundgren, Jason Momoa, Patrick Wilson
Photo : Don Burgess
Musique : Rupert Gregson-Williams
Durée : 2h23
Sortie : 19/12/2018
Note FilmDeCulte : ***---
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Les origines d’un héros malgré lui, dont le destin est d’unir deux mondes opposés, la terre et la mer. Cette histoire épique est celle d’un homme ordinaire destiné à devenir le roi des Sept Mers.

LE GRAND BAIN

À l'heure où l'univers DC essaie de se reconstruire suite à l'accueil mitigé des films de Zack Snyder, Aquaman vient confirmer la direction empruntée par Wonder Woman, à savoir une approche iconique mais légère et lumineuse de leurs mythologies respectives. Toutefois, là où le film de Patty Jenkins semblait essayer de copier la formule Marvel, jusque dans la relative absence de personnalité, James Wan semble concrétiser un rêve de gosse sous la forme d'un gigantesque dessin-animé jusqu'au-boutiste mais aussi je-m'en-foutiste. Aquaman, c'est le film du YOLO total où Wan s'est fait plaisir à créer un sea opera qui commence comme un conte de fée, avec d'entrée de jeu la grosse voix off de Jason Momoa, bourrin au possible, dans le timbre comme dans le texte, avant de passer à du...Piège en haute mer. La première scène d'action (Nicole Kidman vs. les Atlantes) est un plan-séquence assez dingue dans un salon mais la suivante voit Aquaman défoncer des gars dans un sous-marin avec des ralentis surlignés par de gros riffs de guitare beaufs.

Fort heureusement, le film passe à son genre principal par la suite, ce mélange sous-marin d'heroic fantasy et de SF qui parvient à présenter un quantum d'incarnation parce que Wan croit à 200% à ce qu'il filme, cet univers et cette direction artistique kitschissimes et ce B.A.BA dramaturgique de guerre de mondes et pour le trône entre deux demi-frères. L'aisance, l'abandon et l'enthousiasme avec lesquels le film bascule d'un genre à l'autre a de quoi sidérer. On a même droit à du Indiana Jones. Toutefois, cette aisance s'accompagne de facilités scénaristiques. C'est davantage le Wan de Furious 7 qui est à l'oeuvre ici. À titre d'exemple, on est dans un film où, à peine débarqués dans le sous-marin et avoir dézingué tout le monde, les pirates enlèvent leurs masques, Papa fait un speech à son fils pour lui filer le couteau familial et va évidemment mourir 5 minutes plus tard pour motiver la vengeance d'un personnage...qui n'a aucune réelle incidence sur le récit à part débarquer pour foutre la merde le temps d'une scène d'action. Il y a d'ailleurs pas moins de quatre séquences dans la première moitié du film qui ont recours au même effet de surprise où deux personnages parlent et sont soudain interrompus par une grosse explosion qui les propulse sur le côté. La répétition étant presque parodique, on s'attend à ce que le protagoniste fasse une remarque dessus.

D'ailleurs, malgré l'humour globalement embarrassant du film, le miscast de Momoa se fait acceptable parce qu'il paraît justement incarner le recul sur l'intrigue et le monde du film. Heureusement, ce ressort n'est jamais surfait comme si Wan n'assumait pas. Aquaman ne donne pas autant dans le second degré que Furious 7 mais paraît embrasser les gros clichés, la mécanique éculée et les raccourcis de son script comme prétexte à un film aux scènes d'action épiques et où l'effort a été fait pour qu'il n'y en ait pas deux qui se ressemblent. Mais à la longue, ça lasse. Le film n'est jamais aussi bon que lorsqu'il plonge sous l'eau mais même le climax guerrier opposant différents camps de créatures aquatiques géantes n'impressionne plus. Si le film n'est pas déplaisant, on regrette toutefois que le public et la critique se contentent de films creux sous prétexte qu'ils sont funs et non plus dark.

par Robert Hospyan

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