Après la bataille

Après la bataille
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Après la bataille
Baad el Mawkeaa
Égypte, 2012
De Yousry Nasrallah
Scénario : Yousry Nasrallah
Durée : 2h06
Sortie : 19/09/2012
Note FilmDeCulte : ***---
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Mahmoud est l’un des «cavaliers de la place Tahrir» qui, le 2 février 2011, manipulés par les services du régime de Moubarak, chargent les jeunes révolutionnaires. Tabassé, humilié, sans travail, ostracisé dans son quartier qui jouxte les Pyramides, Mahmoud et sa famille perdent pied... C’est à ce moment qu’il fait la connaissance de Rim, une jeune égyptienne divorcée, moderne, laïque, qui travaille dans la publicité. Reem est militante révolutionnaire et vit dans les beaux quartiers. Leur rencontre transformera le cours de leurs vies...

ET MAINTENANT, ON VA OÙ ?

Les pyramides sont là et un spectacle son et lumière est même donné sur le Sphinx. Mais c'est une autre Egypte que Yousry Nasrallah donne à voir dans Après la bataille, celle aux prises avec le présent, celle de la révolution et de la chute de Moubarak, celle, d'ailleurs, désertée par les touristes. Rim, l'héroïne du film, est elle aussi une figure moderne: elle travaille dans la pub, divorce, embrasse un amant dans la rue, a un poster de Mulholland Dr ou des portraits de Frida Kahlo chez elle. Rim est comme une cousine d'Hebba, la présentatrice de talk show dans le précédent long métrage de Nasrallah, Femmes du Caire. Deux témoins, deux voix dissonnantes, deux risques également de faire des récits de Femmes du Caire et de Après la bataille des démonstrations théoriques. Femmes du Caire évitait ce piège grâce à un généreux sens du mélodrame, portrait haut en couleurs de femmes égyptiennes qui n'oubliait pas d'émouvoir. Après la bataille, aussi bariolé que le contenu d'un sachet de M&M's, rappelle ce traitement coloré et séduisant. Sa forme ne se limite pas à la coquetterie, Nasrallah mélangeant avec dynamisme images de fiction et images réelles d'une révolution qui s'est répandue sur Youtube. Paradoxalement, ces choix de mise en scène qui devraient rendre le film plus vivant aboutissent à un résultat inverse. Après la bataille, extrêmement bavard, se retrouve souvent dans l'impasse du film-thèse. La distance du personnage principal, observatrice de ceux qui se sont égarés dans la révolution, de ceux qui s'y perdent, devient une distance de spectateur dans ce film qui jamais n'émeut, jamais ne décolle. Yousry Nasrallah propose des pistes intéressantes, mesurant le chemin à parcourir comme lors de son poétique dernier plan, mais à vouloir imposer son souffle, Après la bataille oublie souvent de respirer.

par Nicolas Bardot

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