Antiviral

Antiviral
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Antiviral
Canada, 2012
De Brandon Cronenberg
Scénario : Brandon Cronenberg
Avec : Malcolm McDowell
Photo : Karim Hussain
Durée : 1h50
Sortie : 13/02/2013
Note FilmDeCulte : ****--
  • Antiviral
  • Antiviral
  • Antiviral
  • Antiviral
  • Antiviral

Syd March est un employée d'une clinique qui se spécialise dans la vente et l'injection de virus cultivés sur la peau de célébrités à des fans obsédés. Une communion biologique - pour un certain prix. Syd vend aussi illégalement des échantillons de ces virus à des groupes criminalisés en les volant de la clinique pour laquelle il travaille après les avoir introduit dans son propre corps. Lorsqu'il devient infecté par le virus ayant causé la mort de la super célébrité Hannah Geist, Syd devient une cible pour les collectionneurs et les fans en délires. Il doit alors élucider le mystère entourant sa mort avant d'arriver à la même fin tragique.

TU PERDS TON SANG FROID

Il y a ceux qui, comme Sofia Coppola, fille de titan, réalisent Virgin Suicides quand leur père faisait Le Parrain. Il y a aussi Brandon Cronenberg, qui surprend en décidant de ne surprendre personne avec Antiviral, son premier long métrage. Celui-ci, dès son titre, marche en effet directement sur les traces du cinéma de son père. Science folle, chair molestée, regard médical. On ne saurait réduire Cronenberg sénior à quelques gimmicks mais cet Antiviral aurait pu être une de ses œuvres de jeunesse. Plus étonnant, Antiviral évoque à de nombreuses reprises un spin-off de Sleeping Beauty, réalisé par Julia Leigh l'an passé. Même goût de la terreur sourde, même sens du mystère, mêmes puretés/impuretés morbides, certains personnages secondaires semblent même tout simplement décalqués. Antiviral, œuvre d'un copiste ? C'est le principal reproche qu'on pourra faire au film, cette impression de la première œuvre qui n'impose pas de signature mais marche en permanence dans l'ombre de.

Pourtant il y a une troublante humilité aussi dans cette démarche. Poursuivre le geste du père plutôt que le tuer. Un jeu dangereux mais Antiviral fait preuve d'assez de maîtrise formelle pour tenir debout. Son sujet fascinant et hanté (des contaminations de virus de célébrités sur leurs fans obsédés) est peuplé d'icônes statufiées transformées en beaux cadavres, raconte une époque où l'obsession des célébrités et de la célébrité devient organique (évidemment), et tend un reflet maladif, menaçant, captivant. Alourdi par la performance de Caleb Landry Jones (face à la surréelle Sarah Gadon), Antiviral patine dans son dernier quart et aurait gagné, comme tant d'autres films, à être plus concis. Mais les gènes partagées par Brandon Cronenberg et son illustre père aboutissent à cet étrange objet malgré tout, pas un film anecdotique, mais habité, gribouillé, cabossé, une re-création à partir d'une chair qu'on tord et retord. Au final, un premier essai prometteur.

par Nicolas Bardot

Commentaires

Partenaires