Année où mes parents sont partis en vacances (L')

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Année où mes parents sont partis en vacances (L')
O Ano em que meus pais saíram de férias
Brésil, 2007
De Cao Hamburger
Scénario : Claudio Galperin, Cao Hamburger, Bráulio Mantovani, Anna Muylaert
Avec : Paulo Autran, Caio Blat, Liliana Castro, Germano Haiut, Michel Joelsas, Daniela Piepszyk
Durée : 1h45
Sortie : 26/12/2007
Note FilmDeCulte : ****--
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Brésil 1970. Deux événements bouleversent le pays: la coupe du monde en préparation et la dictature politique qui oppresse les Brésiliens. Les parents de Mauro, militants de gauche, se voient, pour leur propre sécurité, contraints de quitter le pays. Alors qu’ils laissent le jeune garçon de douze ans en bas de chez son grand-père paternel, ils ne se doutent pas que celui-ci vient de mourir d’une crise cardiaque. Mauro est recueilli par le voisin de palier et va devoir s’adapter à cette nouvelle vie, pleine de rencontres inédites, attendant avec impatience le début de la coupe du monde que ses parents ont promis de célébrer avec lui.

FOOTBALL, YOUTH AND DICTATORSHIP

The Year My Parents Went On Vacation est le second film du réalisateur brésilien. Bien qu’il ait vu ses parents se faire arrêter pendant la dictature militaire, qu’il ait un père juif et une mère catholique et qu’il ait été gardien de but pendant des années, il ne s’agit pas d’une œuvre autobiographique. L’histoire de Mauro raconte la fin de l’enfance. Il est arraché à son foyer pour se retrouver catapulté dans un nouveau monde qui n’est pas le sien. Obligé de cohabiter avec le voisin de feu son grand-père qui parle yiddish, pratique la religion juive, et a un mode de vie diamétralement opposé à celui qu’il a connu jusqu’à présent. Le jeune garçon va devoir apprendre à s’adapter, à accepter l’absence de ses parents, à surmonter la solitude pour aller vers les autres, vers la vie qui continue malgré sa peur et son chagrin. Il va devoir regarder autour de lui et découvrir la réalité du monde qui l’entoure dont ses parents l’ont protégé pour sa sécurité. Hamburger signe un film profond qui, à travers l’exil de Mauro, montre la solidarité humaine, quelle que soit la religion ou la couleur de la peau; les cycles de la vie, les rites de passage, le côté incontrôlable de la vie et la nécessité de surmonter les obstacles qui se dressent sur la route, quelles que soient leur taille et les conditions émotionnelles qui nous gouvernent.

Le dynamisme du film tient beaucoup à la musique, à ses jeunes protagonistes ainsi qu’à l’humour et à la légèreté des dialogues et situations. Impossible de résister et de ne pas se trouver pris dans l’histoire contée du point de vue de Mauro. Le jeune Michel Joelsas fait un remarquable travail et le spectateur a tout de suite envie de prendre le personnage sous son aile pour le protéger. Avec un mélange d’insolence, de peur et de curiosité, le petit bout d’homme aux immenses yeux avance dans sa nouvelle vie et les scènes qu’il partage avec Shlomo, chez qui il loge, sont à la fois pleine de tendresse et d’humour. Les autres personnages qui gravitent autour de Mauro sont également très bien écrits, notamment celui de sa petite voisine Hanna, qui illumine les scènes dans lesquelles elle se trouve. Les cadres d’Adriano Goldman emprisonnent littéralement Mauro dans la première partie du film. Le film traite de la légèreté du monde de l’enfance, de l’événement footbalistique, en passant par la réalité du quotidien sous une dictature. Le réalisateur mêle ces trois thèmes à travers le personnage de Mauro, tiraillé et qui, à la fin du film, aura rejoint le monde des adultes, apprenant que la vie ce n’est pas comme son jeu de football dans lequel il contrôle ses pions selon son bon désir.

par Carine Filloux

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