Année bissextile

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Année bissextile
Año bisiesto
Mexique, 2010
De Michael Rowe
Scénario : Lucia Carreras, Michael Rowe
Avec : Monica Del Carmen, Gustavo Sanchez Parra
Photo : Juan Manuel Sepulveda
Durée : 1h34
Sortie : 16/06/2010
Note FilmDeCulte : ****--
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Laura a 25 ans. Elle est journaliste, célibataire et habite un petit appartement à Mexico. Après une longue série d'aventures sans lendemain, Laura rencontre Arturo. La première fois qu'ils font l'amour, Arturo a pour Laura des gestes qui la bouleversent. Ils débutent une relation intense, passionnelle et sexuelle, où plaisir, douleur et amour se mêlent. Au fil des jours, qu'elle raye consciencieusement sur son calendrier, le passé secret de Laura refait surface, poussant Arturo à l'extrême.

UN ANO DE AMOR

Tout récemment auréolé de la caméra d’or à Cannes, Année bissextile faisait partie des quelques bonnes surprises de la Quinzaine des réalisateurs. Premier long métrage d’un réalisateurs australien vivant au Mexique, le film raconte le quotidien cru et austère de Laura, jeune femme vivant au jour le jour entre les quatre murs étouffants de son appartement. Elle se masturbe parfois, appelle ses amis, mais sortir, jamais. Malgré une telle base, le film évite deux écueils majeurs : d'abord le misérabilisme face à ce train-train qui pourrait être terne à en pleurer, puis le voyeurisme face à des scènes de sexe filmées sans gêne ni fausse pudeur. Car si le film est cru, il ne se réduit pas à cette crudité, et ce petit quelque chose qui le fait sortir des sentiers battus, c’est une tendresse inattendue. C'est ce qui rend Laura attachante, humaine, une vraie personne et non pas une simple figure, et ce qui rend finalement toutes simples ces scènes de sexe pourtant parfois bien tordues. De plus en plus même, a tel point que le film semble tendre peu à peu vers l’absurde, et se rapprocher d'un inquiétant précipice. Mais la violence physique n’est jamais filmée (ou perçue par son héroïne) comme une agression, tout ça n’est presque que douceur, tout ça est filmé/vécu comme étant tout à fait normal. Laura pourrait tomber dans une spirale d’auto destruction, mais on la croit lorsqu’elle dit être heureuse, parce qu'effectivement elle a l’air de plus en plus vivante. Un dénouement en zigzag fait craindre le pire mais clôt le film sur une note plus émouvante que prévue. On ne s’en était pas forcément aperçu derrière tous ces corps nus et ces coups, mais ce sont des choses du cœur qui se sont finalement tramées sous nos yeux. Un film plus fin et plus touchant qu’il n’y parait.

par Gregory Coutaut

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