Festival Chéries-Chéris: Anita's Last Cha-Cha

Festival Chéries-Chéris: Anita's Last Cha-Cha
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Anita's Last Cha-Cha
Philippines, 2013
De Sigrid Andrea Bernardo
Durée : 1h52
Note FilmDeCulte : **----
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Anita est une Philippine de 12 ans aux cheveux courts et à l’attitude tomboy, que sa mère aimerait pourtant tellement habiller en jupe... Quand Pilar, une mystérieuse femme qui arrive de Dubaï, où elle travaille, débarque au village, Anita ressent un coup de foudre. Les deux deviennent amies et Pilar s’impose immédiatement comme un modèle pour la jeune fille.

L’ÉTÉ DE MES 12 ANS

Il y a quelque chose de pas banal dans les comédies en provenance des Philippines. Une formule presque magique pour intégrer, l’air de rien, les meilleures outrances queer et un humour bitchy qui n’empêche pas la bienveillance. Une manière de mêler premier et second degré sans cynisme. Un équilibre enviable quand on songe à la qualité (ou plutôt à fortiori la quasi-inexistence) de l’humour queer en France. Anita’s Last Cha-Cha est souvent drôle, que ce soit dans la peinture des chamailleries quotidiennes des femmes du village parlant de leur sécheresse vaginale pendant qu’elles emballent des chips de moules (!), ou à travers un personnage secondaire de fillette boulotte et revêche, impayable mini-Nicki Minaj toujours au bord du surjeu camp. Mais la principale qualité des farces queer philippines (les meilleurs exemples récents étant les comédies de Jade Castro, Remington et les Zombadings ou Juana C), c’est une science du rythme en forme d’ouragan qui ne s’arrête jamais et ne s’attarde pas sur les outrances multiples. Anita’s Last Cha-Cha possède hélas le défaut des premières œuvres : une gestion hésitante du rythme et de la durée qui ne pardonne pas vraiment. Passée son postulat de base pour le moins surprenant et excitant (une fillette tombe amoureuse d’une adulte et va tout faire pour la séduire), le scénario fait du surplace. Et sans réel rebondissement, le film peine à meubler ses deux longues heures, quitte à voir les qualités du début se dilater progressivement. Finalement, la meilleure idée du long métrage (hormis d’être une comédie lesbienne, ce qui est hélas rarissime), c’est sa manière d’intégrer à son récit l’homosexualité des pré-adolescents comme un non-événement, comme la chose la plus normale qui soit.

par Gregory Coutaut

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