Festival de Gerardmer : Aniara

Festival de Gerardmer : Aniara
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Aniara
Suède, 2018
Durée : 1h46
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Après avoir épuisé toutes les ressources de la Terre, la population humaine restante prend place dans d’immenses vaisseaux afin de rejoindre la planète Mars. Un de ces engins spatiaux s’appelle ANIARA. À son bord, les passagers sont certains de faire un agréable voyage et d’arriver à destination en trois semaines. Le vaisseau, qui ressemble à un immense centre commercial, offre tous les services nécessaires à satisfaire une société profondément consumériste. Tout semble bien se passer jusqu’à ce qu’un accident fasse dévier ANIARA de sa trajectoire…

SPACE ODDITY

Mis à part Morse de Tomas Alfredson (Grand Prix et Prix de la critique à Gérardmer en 2009), le cinéma de genre suédois n’a jamais vraiment brillé en festival. Cependant 2019 pourrait changer la donne tant les pays nous livre ce que l’on peut voir de meilleur à Fantastic’art cette année, autant en compétition avec le grisant et bouleversant The Unthinkable, que hors compet’ avec le surprenant Zoo et donc Aniara qui, du moins dans un premier temps, n’utilise son argument de science-fiction pour ne nous parler que de temps présent. Inspiré des poèmes de l’écrivain Harry Martinson, prix Nobel de littérature en 1974, le récit imaginé par les réalisateurs/scénaristes Pella Kagerman et Hugo Lijia prétexte un spaceship de croisière doublé d’un centre commercial volant vers Mars pour livrer une critique acerbe et mélancolique de notre société de consommation, l’évolution des mœurs, notre rapport à l’héritage ou à l’enfantement. On a bien sûr souvent lu ça dans la littérature du genre chez Donald Kingsbury ou dans le Somnium de Johannes Kepler auquel on pense bien sur énormément, mais rares sont ceux ayant le courage de tenter de retranscrire ces réflexions sur grand écran, surtout que visuellement la démonstration fait plus que tenir la route malgré, on l’imagine, un budget forcement bien inférieur au tout venant des productions U.S. Mais c’est cependant dans son dernier acte qu’Aniara prend toute sa valeur. Et c’est sans complexes et avec une maestria certaine que le jeune duo embrasse complètement son genre initial pour l’amener dans le territoire très fermé au cinéma de la « hard S-F » chère à Arthur C. Clarke, offrant une conclusion à la fois ouverte et assez vertigineuse à leur premier long-métrage qui ne pourra que ravir les fans du monolithe noir.

Clément Gerardo

par Palpix

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