Les Âmes vagabondes

Les Âmes vagabondes
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Âmes vagabondes (Les)
Host (The)
États-Unis, 2013
De Andrew Niccol
Scénario : Andrew Niccol
Avec : William Hurt, Diane Kruger, Saoirse Ronan
Photo : Roberto Schaefer
Musique : Antonio Pinto
Durée : 2h05
Sortie : 17/04/2013
Note FilmDeCulte : *-----
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La Terre est envahie. L’humanité est en danger. Nos corps restent les mêmes, mais nos esprits sont contrôlés. Melanie Stryder vient d’être capturée. Elle refuse cependant de laisser place à l’être qui tente de la posséder. Quelque part, caché dans le désert, se trouve un homme qu’elle ne peut pas oublier. L’amour pourra-t-il la sauver ?

TWILIGHT - CHAPITRE 6 : CONSTERNATION

On savait que la carrière d'Andrew Niccol piquait de plus en plus du nez à chaque film mais on se demande vraiment ce qui l'a précipité dans cette adaptation d'un roman de Stephenie Meyer, responsable de la saga Twilight, qui sentait déjà mauvais sur le papier et ne s'en sort pas mieux sur pellicule (enfin, bande numérique). Il ne fait pas de doute que tout ce qui touche au trouble identitaire de l'héroïne a sûrement attiré l'auteur dans cette histoire de science-fiction aux stéréotypes éculés, mais même en signant le scénario lui-même, Niccol ne parvient pas à transcender le matériau de base qui sacrifie à peu près tout ce qui fait son univers, déjà pas original, en consacrant la majeure partie du film à un triangle amoureux que l'écrivaine mormone recycle de sa célèbre série, avec le même sous-texte un peu douteux à base d'hésitation et d'abstinence (et de scènes d'ados amoureux qui s'embrassent sous la pluie). Même au-delà des considérations sur le fond du film, ce choix rend surtout le récit complètement inerte, presque intégralement dénué d'enjeux et de conflits - quand ils ne consistent pas en "il faut que les deux garçons m'embrassent chacun leur tour pour éveiller ma précédente âme!" - et avec des péripéties d'une banalité confondante où jamais le danger ne pointe le bout de son nez. Il faut dire que les méchants sont assez ridicules, tant dans la caractérisation (les dialogues, dans l'ensemble, sont une série de poncifs mous), que l'interprétation (Diane Kruger en Agent Smith du pauvre), que dans la direction artistique (les voitures chromées, les costumes blancs, les pompes pas possibles).

L'écriture est bardée de raccourcis (la palme allant à ces petits sprays multi-fonctions qui guérissent ou paralysent) qui y sont pour beaucoup dans l'absence totale de nœuds dramatiques, rendant la progression imméritée et facile, et la réalisation est aux abonnés absents. Le protagoniste principal est donc une "Âme" dans le corps d'une autre mais l'autre est encore là et lui parle et Niccol illustre leurs échanges de la manière la moins cinématographique possible : une bête voix intérieure. Alors que plusieurs films ont récemment réussi à exploiter ce genre de double personnalité par le biais d'une mise en scène inventive (Sam Raimi pour le Green Goblin dans Spider-Man, Peter Jackson pour Gollum dans Les Deux Tours), Niccol n'en fait rien. Pourquoi utiliser l'art de l'image en mouvement et le langage cinématographique permis par les outils que sont la mise en scène et le montage? Pourquoi en demander autant à un acteur quand on peut avoir recours à un dispositif digne de La Personne aux deux personnes ? Que ce soit dans son esthétique ou sa thématique, Les Âmes vagabondes se caractérise par le néant, le cinéaste n'ayant rien à proposer, et l'aspect new age à la naïveté plombante a tôt fait d'achever un film déjà profondément ennuyeux.

par Robert Hospyan

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