Akoibon

Akoibon
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Akoibon
France, 2005
De Edouard Baer
Scénario : Edouard Baer
Avec : Edouard Baer, Léa Drucker, Atmen Kelif, Chiara Mastroianni, Jeanne Moreau, Jean Rochefort, François Rollin
Durée : 1h38
Sortie : 13/04/2005
Note FilmDeCulte : ***---

Nader, pour sauver son ami retenu en otage, doit retrouver Chris Barnes, ex gloire des sixties reconvertie dans l’hôtellerie minable depuis des années. Débarquant à la villa Mektoub en compagnie d’autres touristes, il rencontre Betsy.

AMOURS, HASARD (ET CINEMA)

D’Edouard Baer, on a l’image d’un comique adroit sur la courte durée, capable de dynamiter en quelques instants une émission... ou au contraire de plomber entièrement un long métrage par son jeu outrancier et faussement lunaire. Du metteur en scène, on garde surtout l’impression laissée par l’excellente Bostella, premier long métrage singulier tourné en DV, astucieuse mise en abîme de son travail de comédien pour la télévision. Essai réussi et transformé par cette nouvelle mouture ? Pas tout à fait. Car en poussant un peu plus loin le concept désinvolte et galvaudé (notamment par les étudiants en cinéma sous doués) du film dans le film, Akoibon risque de se mordre la queue. Les acteurs ont conscience d’être des acteurs, Poelvoorde quitte son rôle à mi parcours, Rochefort agrippe la caméra dans tous les sens, le jeune premier a peur pour son avenir, et le tout a un petit côté désagréablement Clés de bagnole... Avec le talent en plus. Et oui, car Baer a beau mal maîtriser le concept et nous ressortir des gags éculés, il témoigne de réelles aptitudes pour ce qui est du maniement de sa caméra ou encore, par exemple, de la direction d’acteurs, irréprochable. Poelvoorde parvient à être touchant et à sortir de son personnage habituel, Rochefort a la silhouette émouvante d’un vieux zombie sur le retour, les seconds rôles – joués par l’équipe de La Bostella – sont tous épatants... Reste que le tout laisse une impression de trop peu, de manque d’ambition. Le concept initial du film dans le film ? Bazardé en trois gags. L’échange marivaudien de personnalité entre Nader et Daniel ? Sans suite. Quelques beaux artifices demeurent : Baer revenant sur son comportement, qu’il définit lui-même comme un "truc d’acteur", Nader décrochant littéralement la lune... En l’état, un faux pas que l’on espère passager. Que l’accident dans la carrière de Baer soit bel et bien Akoibon et non La Bostella.

par Anthony Sitruk

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