Accordeur de tremblements de terre (L')

Accordeur de tremblements de terre (L')
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Accordeur de tremblements de terre (L')
The Piano tuner of earthquakes
Allemagne, 2006
De Stephen Quay, Timothy Quay
Scénario : Alan Passes, Stephen Quay, Timothy Quay
Avec : Amira Casar, Gottfried John, César Saracho, Assumpta Serna
Durée : 1h38
Sortie : 20/09/2006
Note FilmDeCulte : *-----

Fou amoureux d'une cantatrice nommée Malvina, l'inquiétant Dr Droz la tue, puis enlève son cadavre. Ayant découvert une méthode pour réanimer les êtres, il fait revivre Malvina et étudie avec elle un opéra qu'il vient d'inventer. Felisberto, accordeur de piano employé par Droz, tombe amoureux de la jeune femme, et va tout faire pour la sauver des griffes du Dr Droz.

RIEN A S’QUAY

Des cintrés et géniaux jumeaux british Quay, on attendait depuis un bon bout de temps, babines baveuses, les nouvelles exactions. Virtuoses de la forme courte (une tripotée d’éblouissants clips, pubs et courts métrages) et signataires d’un premier long, Institut Benjamenta, peu vu mais notamment porté aux nues par un certain Terry Gilliam, devenu par le fait producteur de leur nouveau projet (il y a pire chaperon), les Quay allaient, c’était une certitude, nous livrer un chef-d’œuvre de poésie biscornue à la hauteur de leur légende. Badaboum: L’Accordeur de tremblements de terre, cuvée 2006 succédant pourtant au beau court métrage Phantom Museum: Random Forays Into the Vaults of Sir Henry Wellcome's Medical Collection, se révèle être au final, malgré son joli titre, un échec artistique absolu. Trame imbitable, écriture ampoulée, dialogues grotesques, prétention thématique et surtout, plus inattendu, photo atroce, plombent rapidement une oeuvrette figée et sans âme. A force d’embaumer, plutôt que d’embellir, décors, personnages et ambiances, les Quay livrent une copie baignant dans le formol et aussi raide que les poupées de plastique qui encombrent leur atelier. Y errent acteurs-marionnettes sans vie, pâlichons et tristes. Et ce n’est pas une poignée de trop courtes séquences d’animation pure, seuls vestiges tangibles du véritable, mais cette fois bien planqué, talent des evil twins, qui y changera quelque chose. Pas plus que la célébrissime musique de La Jetée, dernière afféterie référentielle de cette laide et interminable mauvaise blague.

par Guillaume Massart

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