Ablations

Ablations
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Ablations
France, 2014
De Arnold de Parscau
Scénario : Benoît Delépine
Avec : Virginie Ledoyen, Yolande Moreau, Denis Ménochet
Durée : 1h34
Sortie : 16/07/2014
Note FilmDeCulte : ***---
  • Ablations
  • Ablations
  • Ablations

Un homme se réveille dans un terrain vague, sans aucun souvenir de la veille, une cicatrice au bas du dos. Une ancienne maîtresse, chirurgienne, lui apprend qu’on lui a volé un rein. Obnubilé par ce vol, il va tout sacrifier pour le retrouver : sa famille, son travail… jusqu’à sombrer dans la folie.

REIN TINTIN

Au lendemain d'une soirée bien arrosée, Benoît Delépine, le célèbre Grolandais, s'est réveillé persuadé qu'il lui manquait un rein. De ce bad trip, il a tiré un scénario qu'il a confié à Arnold De Parscau, qui signe ici son premier long. Disons-le franchement, si les prémisses d'Ablations sont prometteuses, l'ensemble ne convainc pas complètement. Les personnages manquent globalement d'épaisseur, de psychologie, d'aspérités, la palme allant au traitement réservé aux femmes qui se limitent à leur fonction : l'épouse meurtrie, la maîtresse salope, la pute et l'illuminée. Et l'histoire perd progressivement de son intérêt au fur et à mesure qu'elle avance, la faute à un traitement un peu trop timoré. Un sujet comme ça appelait un vrai grain de folie, méritait de jouer à fond la carte de la fièvre et de la parano, mais au contraire, tout se décante peu à peu jusqu'à un final en queue de poisson. La patte de Delépine est bien là comme en attestent quelques moments savoureux tels que l'alpaga ou l'opération en tente Quéchua, mais on le sait capable de tellement mieux qu'on ne peut s'empêcher d'être frustré.

S'il est décevant, Ablations n'est pas pour autant mauvais, et se suit gentiment grâce à une direction artistique soignée, à une réalisation fluide, carrée et efficace, et surtout à la performance hallucinée de Denis Ménochet, bloc de détermination égoïste prêt à tout plaquer pour récupérer ce petit bout de lui. Ce personnage en perdition, et la présence toujours délicieuse de Philippe Nahon rappellent Calvaire à notre bon souvenir, et on ne peut s'empêcher de penser à ce qu'Ablations auraît pu être s'il avait osé jouer sur des terres aussi jusqu'au boutistes que le bijou de Fabrice Du Welz.

Olivier Sarrazin

par Palpix

Commentaires

Partenaires