Aaltra

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Aaltra
Belgique, 2004
De Benoît Delépine, Gustave Kervern
Scénario : Benoît Delépine, Gustave Kervern
Avec : Jan Bucquoy, Pierre Carles, Benoît Delépine, Jason Flemyng, Aki Kaurismaki, Gustave Kervern
Photo : Hugues Poulain
Musique : Didier Wampas
Durée : 1h33
Sortie : 13/10/2004
Note FilmDeCulte : ****--
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Voisin rivaux depuis toujours, c’est au cours d’une dispute que l’employé et l’ouvrier agricole se retrouvent paraplégiques. Bien décidés à obtenir des indemnités de la part du fabriquant de machines agricoles responsables de leur malheur, les deux frères ennemis entreprennent un "road trip" en fauteuil roulant jusqu’en Finlande.

7 JOURS AU NO MAN’S LAND

Délaissant les élucubrations champêtres dues aux bouteilles de gros rouge qui tâche, et leurs excellentes notes d’humour crasseux au vestiaire de Canal +, les deux comparses télévisuel s’essayent enfin, sur grand écran, à la fable caustique qui a fait leur réputation dans les sous-textes des programmes cathodiques de Groland. Ainsi, au travers de cette fable humaniste mais pas dépourvue de critiques, on assiste à une histoire humaine au regard acerbe et caustique, teintée de misérabilisme mordant sur les défauts d’une humanité aigrie et le côté absurde de certains choix de vie. L’homme dans toute sa splendeur. L’indigence des personnages - de plus en plus irascibles au fur et à mesure de l’avancée de leur périple et de leurs rencontres singulières -, loin d’être celle de l’entreprise, malgré son état fauché, nous entraîne vers l’inconnu et la réflexion désabusée d’un état d’esprit à priori sans espoir, accompagnée de dialogues réduits au strict minimum, d'images au noir et blanc atypique et de décors à la sobriété extatique. Mais c’est sans compter sur l’ambiance et l’humour nordique (l’ombre de Aki Kaurismäki, qui tient même ici un rôle, plane tout le long), qui ne sont pas sans rappeler le grinçant C’est arrivé près de chez vous qui, en son temps, avait déjà affiché son penchant corrosif pour ce genre d’être humain en marge de la société. Et les participations de célèbres trublions comme Benoît Poelvoorde, Jan Bucquoy ou encore Noël Godin ne font que renforcer ce sentiment de regard critique à l’humour si particulier. Finalement, le seul défaut à l’entreprise, mais pas des moindres, est sa durée. Car à trop promener ce regard comme ces fauteuils roulants, on se met à rêver d’une version plus courte qui, réduite de moitié, aurait tiré le film vers le chef d’œuvre que ces deux partenaires nous ont presque pondu.

par Christophe Chenallet

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