71
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Un jeune soldat britannique est accidentellement abandonné par son unité suite à une émeute mortelle dans les rues de Belfast en 1971...
QU'AS-TU FAIT A LA GUERRE PAPA ?
A la fin de la séance de 71 à la Berlinale, les applaudissements assez nourris accompagnent le générique. On ne peut s'empêcher de penser qu'ils viennent tristement saluer un cinéaste qui a pondu exactement le film qu'on attendait de lui: surtout, ne nous surprenez pas. Prise de conscience d'un soldat bleu bite au combat, univers viril de fuck-fucking-fuck, scènes de guérilla urbaine caméra à l'épaule... tout le cahier des charges est là. Rien n'est franchement raté dans 71, mais il n'y a pas une once de personnalité dans ce premier long métrage signé d'un réalisateur venu de la télévision. On ne vient pas dans un grand festival de cinéma pour voir ça. Si Yann Demange fait preuve d'une efficacité certaine sur les scènes de tension, le film s’écroule dès qu’il n’est plus dans l’urgence et qu’il doit faire vivre personnages et enjeux dramatiques. Parce qu’on se fiche un peu de tout, comme dans cette scène de chambre où le réalisateur tente de faire dans le spectaculaire avec une opération chirurgicale gratos et complaisante (gros plans répétés, surenchère des dialogues). On serre les dents, mais l’effet reste facile. Pour un point de vue, des personnages et des situations complexes qui vont au-delà du doigt fourré dans la plaie, on repassera.
