11 Fleurs

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11 fleurs
Wo 11
Chine, République populaire de, 2011
De Wang Xiaoshuai
Scénario : Wang Xiaoshuai
Photo : Dong Jingsong
Durée : 1h50
Sortie : 09/05/2012
Note FilmDeCulte : ***---
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Wang Han est un garçon de 11 ans qui vit dans la province de Ghizhou. Un jour, il rencontre un meurtrier en fuite. Celui-ci, blessé, se cache dans les bois. Wang Han garde le secret tandis que des événements étranges s'accumulent à l'école. La police, elle, est partout...

OÙ EST MA CHEMISE GRISE ?

Le précédent film de Wang Xiaoshuai, Chongqing Blues (toujours inédit chez nous malgré sa sélection à Cannes il y a deux ans) avait semblé donner une nouvelle direction à sa filmographie, de par un coté moins aimable, plus aventureux et rugueux que ces précédentes œuvres. 11 Fleurs vient contredire tout cela en reprenant ce qui avait fait le succès d’estime de ses deux films les plus connus : Beijing Bicycle (pour le portrait d’enfants et le rôle symbolique d’un objet-clé – ici une chemise à la place du vélo) et Shanghai Dreams (pour l’arrière-fond politique et historique). Or ce dernier film est en deçà de ces long-métrages, et pas seulement par son coté déjà-vu.

Dans le cadre du Festival de Deauville, 11 Fleurs a cruellement souffert d’être projeté après I wish de Kore-Eda. Là où dans ce dernier, les enfants crèvent l’écran par leur naturel, ceux de Xiaoshuai ont l’air figé dans leur reconstitution historique, sous un vernis un peu trop respectueux pour être vraiment vivant. Habituellement, ce qui distingue plus que tout le cinéaste du tout venant des films-exotiques-mignons-avec-des-enfants c’est tout d’abord une aisance scénaristique évidente (qui rend ses films très accessibles sans être niais), mais aussi sa manière de filmer les décors, de réduire via des plans d’ensembles ses personnages dans des paysages à la fois superbes et écrasant. Comme si la nostalgie ou la contemplation gardait toujours un potentiel arrière-goût amer. Cela faisait beaucoup pour Chongqing Blues par exemple, en rendant irréels par leur lumière des décors autrement très glauques. Cela fonctionne à nouveau très bien ici le temps d’une séquence en forêt assez surprenante. Mais globalement, ce recul, ces touches personnelles sont ici trop souvent absentes, réduisant souvent le long-métrage à une carte postale un peu vieillotte. Un film qui à force de respecter ce passé à restituer finit par manquer un peu trop de surprise et de vie.

par Gregory Coutaut

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