L'année cinéma 2008 de Nicolas Bardot

L'année cinéma 2008 de Nicolas Bardot

2008, année en or pour le fantastique. Qu'il s'agisse des maîtres Burton ou Shyamalan, signant des opus aussi imparfaits que fascinants, du chaos caméra au poing du duo Balaguero/Plaza (REC) à Matt Reeves (Cloverfield), du classicisme infernal de Frank Darabont (The Mist) ou onirique de Juan Antonio Bayona (L'Orphelinat), ou même, et on n'y croyait plus, des productions made in France telles Martyrs ou Vinyan, films fragiles mais qui recèlent parmi les propositions les plus fortes de l'année. L'année asiatique, exceptionnelle en 2007 (grâce à Naomi Kawase, Lee Chang-dong, Lou Ye ou encore Kiyoshi Kurosawa), a été plus discrète, mais a pu voir éclore de beaux espoirs, comme le Thaïlandais Aditya Assarat dont Wonderful Town, comme Vinyan, explore les fantômes post-Tsunami, mais surtout Brillante Mendoza, porte-drapeau d'une nation entière grâce à deux films: Serbis et John John, deux perles qui le propulsent révélation 2008. Entre les éclairs de quelques duos, (Gregg Araki et Anna Faris pour Smiley Face, les Coen pour No Country for Old Men, Paul Thomas Anderson et Daniel Day Lewis pour There Will Be Blood), c'est un autre pas de deux qui a mis tout le monde d'accord: il n'y aura pas eu plus beau en salles cette année que le Two Lovers de James Gray.

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Mon top 2008 :

1. Two Lovers
2. The Savage Eye
3. Smiley Face
4. Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street
5. Phénomènes
6. Serbis
7. Cloverfield
8. [REC]
9. L'Orphelinat
10. La Frontière de l'aube

Mon coup de cœur : The Savage Eye

La rêverie hallucinée d'un Carnival of Souls shooté à la façon des photos de Diane Arbus, le tout transbahuté à la cité des anges. The Savage Eye raconte l'histoire d'une amoureuse blessée, de son errance fantastique (et pourtant souvent documentaire) dans les rues en sang et le bitume saoul, entre furibardes au bord de la piste de patins et électricité d'une rencontre de catch, chair fraîche au dernier Burlesque du coin ou refroidie près d'une carcasse de voiture, mannequins de cire et salon de beauté sorti de l'imaginaire hollywoodien, matins monochromes et après-midi sans fin, porté par le lyrisme magnifique d'un dialogue entre cette femme à la dérive (Barbara Baxley, les yeux de Bette Davis) et sa propre conscience. Une sorte de poème américain, noir et stupéfiant, qui passe le mélo féminin au mixeur de l'improbable (une visite du cimetière pour toutous), du doc (la transe en folie chez le prédicateur) et du merveilleux (la fin). N'en jetez plus, l'un des plus beaux films de l'année date d'il y a 48 ans, et est resté inédit jusqu'alors sur nos écrans. Jusqu'à ce que l'œil sauvage ne fasse à nouveau parler de lui.

Mes attentes 2009 :

1. Tree of Life de Terrence Malick
2. Ponyo sur la falaise de Hayao Miyazaki
3. Seven Nights de Naomi Kawase
4. The Reader de Stephen Daldry
5. Ne te retourne pas de Marina de Van

par Nicolas Bardot

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