L'année cinéma 2007 de Carine Filloux
Du contrejour aveuglant à la neige turque en passant par des tranches d'histoire, des couples qui se font, se défont pour mieux se refaire, le destin qui tire ses ficelles dans la douleur ou sur une note de musique; une année variée à défaut d'être riche et une certaine attaque de train qui restera longtemps accrochée à ma mémoire.
Mon top 2007
1. INLAND EMPIRE de David Lynch
2. Dark Horse de Dagur Kari
3. De l'autre côté de Fatih Akin
4. L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford d'Andrew Dominik
5. Persepolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud
6. La Vie des autres de Florian Henckel von Donnersmarck
7. After the Wedding de Susanne Bier
8. Little Children de Todd Field
9. Hairspray d'Adam Shankman
10. Les Climats de Nuri Bilge Ceylan
Mon coup de coeur 2007: les orfèvres de l'ombre
Chaque année a lieu fin novembre à Cologne, Allemagne, Film+ (www.film+.de), un festival exclusivement dédié au montage. Le programme se compose de la mise à l’honneur d’un monteur qui a marqué l’histoire du cinéma, la projection des films primés et des panels autour du travail des monteurs. Une initiative unique qui permet aux spectateurs de comprendre ce qui fait un bon et un mauvais montage et surtout son influence sur la bonne tenue de route du film. En effet, ces artisans de l'ombre ont trop rarement droit à un coup de projecteur bien qu’ils détiennent pourtant un formidable pouvoir, celui de peser sur le langage du film, sa dynamique. Leur tâche est certes de s'adapter au travail fait en amont par le réalisateur, le scénariste et le caméraman afin de monter un puzzle cohérent des différents plans filmés mais il serait toutefois injuste de la réduire à un simple copier/coller orchestré (ou non d’ailleurs) par le réalisateur, tant il s’agit d’un travail minutieux où quelques secondes en trop peuvent tuer l’équilibre d’une scène.
Ainsi si Patricia Rommel peut se vanter d'avoir monté deux films oscarisés (Nowhere in Africa et La Vie des autres), ce n’est certes pas le fruit du hasard. La multiplication des films chorales depuis Pulp Fiction ou encore Magnolia met plus en avant le travail de montage, la transition entre les différentes histoires devant être à la fois cohérente mais aussi au service de la dramaturgie. L’usage classique est de commencer un tel film par une mise en situation des différents personnages. Cela dit cette introduction n’est pas toujours au service de l’œuvre et dans le cas de De l'autre côté, de Fatih Akin, elle s'est révélée source de confusion, inadaptée et après plusieurs projections tests le film dût être entièrement remonté. Le réalisateur et son monteur attitré Andrew Bird ont donc décidé de monter les trois lignes narratrices l’une après l’autre, laissant ainsi apparaître des personnages clés bien après le début du film. De plus, chacune des trois parties commence par un tableau noir annonçant un élément important de l'intrigue à venir, afin de créer une dynamique d'attente et de suspense chez le spectateur. Deux films différents ont ainsi pu être montés avec le même matériel; ceci prouve, s’il en est besoin, l'importance du montage dans le bon fonctionnement de l'oeuvre et le rôle primordial du monteur dans le succès d'un film. Chapeau bas.
Mes cinq attentes 2008
1. Paris de Cédric Klapish
2. Genova de Michael Winterbottom
3. Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal de Steven Spielberg
4. James Bond 22 de Marc Forster
5. Margot va au mariage de Noah Baumbach
