Godzilla II : Roi des monstres

Godzilla II : Roi des monstres
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Godzilla II : Roi des monstres
Godzilla : King of monsters
États-Unis, 2019
De Michael Dougherty
Scénario : Max Borenstein, Michael Dougherty, Zach Shields
Avec : Millie Bobby Brown, Kyle Chandler, Charles Dance, Vera Farmiga, Ken Watanabe, Ziyi Zhang
Photo : Lawrence Sher
Musique : Bear McCreary
Durée : 2h12
Sortie : 29/05/2019
Note FilmDeCulte : **----
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L'agence crypto-zoologique Monarch doit faire face à une vague de monstres titanesques, comme Godzilla, Mothra, Rodan et surtout le redoutable roi Ghidorah à trois têtes. Un combat sans précédent entre ces créatures considérées jusque-là comme chimériques menace d'éclater. Alors qu'elles cherchent toutes à dominer la planète, l'avenir même de l'humanité est en jeu…

UN FAUTEIL POUR DEUX

On l’avait laissé repartir au fin fond de la mer après avoir terrassé les belliqueux MUTO et détruit la moitié de San Francisco. Il avait regagné ses pénates seul, rincé, mais prince des terres, gigantesque incarnation d’un message pacifiste de cohabitation avec l’espèce humaine. Pas de bol, voilà qu’une bande de terroristes écologique (aux idées proches de celles d’un Thanos) a décidé de réveiller les consciences en organisant une opération sans précédent et de sortir de leur hibernation quelques Titans qui n’avaient rien demandés à personne. Bon bah y’a plus qu’à aller réveiller Big G maintenant, en espérant qu’il ait les épaules assez solides pour aller tataner tout ce bestiaire fantastique. Et ce réveil c’est Michael Dougherty qui le gère, un scénariste (X-Men 2, Superman returns) devenu réalisateur sur d’excellentes petites séries B (Trick’r Treat, Krampus) mais qui n’a jamais tâté de la grosse production. Pas grave, son prédécesseur, le virtuose Gareth Edwards, n’avait jamais non plus dirigé de si grosse entreprise et s’en était sorti avec des honneurs plus que mérités. Ah c’est clair que son Godzilla avait laissé de nombreuses images indélébiles dans l’esprit des amateurs du genre tant le réalisateur du sublime Monsters et de Rogue one : A Star Wars story avait su composer un film mature et sensoriel avec un point de vue unique (ce qui lui a aussi été reproché par certains détracteurs peu ouverts d’esprits) pour ce genre de blockbuster. Bref, ne restait à Dougherty qu’à corriger certaines petites erreurs du film précédent et de continuer d’avancer sur le terrain bien balisé par Edwards, afin d’obtenir le gros film estival aussi pachydermique dans l’action que touchant dans ses thématiques qu’on était en droit d’attendre. Mais bon, forcément les choses ne se passent jamais comme il faut au pays des spectateurs rêveurs et/ou exigeants…

LE CHOC DES TITANS

Si l’éternelle formule bigger & louder est presque obligatoirement appliquée à cette séquelle, on se rend malheureusement vite compte qu’elle est accompagnée d’un emptier pas forcément bien venu. Personnages caricaturaux qui n’ont pas grand-chose à défendre, dialogues insipides, enjeux plus que limités, tout est mis en œuvre pour éviter au spectateur de s’impliquer et laisser un maximum de places aux images de destructions massive à proportions bibliques. Alors c’est sûr que sur ce point-là, le film se défend en enchaînant des images époustouflantes et une certaine somme de tableaux dantesque digne de tout Kaiju Eiga qui se respecte (même si au final les propositions de Gareth Edwards étaient on ne peut plus puissantes et évocatrices). Mais après tout n’est-ce pas le minimum syndical quand on envoie le lézard géant cogner les autres monstres de son répertoire ? En fait le Roi des monstres écrase tellement tout sur son passage que c’est à se demander s’il n’a pas piétiné les scénaristes au passage tant ceux-ci rendent une copie inconsistante et fatalement pénible au final. Et plus le film avance plus on a l’impression que les personnages et l’intrigue sont proportionnellement inversé par rapport aux monstres. Plus ces derniers sont gros, grand et fort, plus les héros auquel on est censés s’identifier sont vides, creux et sacrifiés sur l’autel du spectaculaire. En 2014, il avait été reproché à Gareth Edwards de plus s’intéresser à l’humain (avec plus ou moins de réussite soyons honnête) et de parfois sacrifier le spectacle pour tenter d’humaniser au maximum son script. En 2019, Dougherty et ses partenaires d’écriture rectifient certes le tir et placent désormais l’action au centre du débat, mais coulent aussi tout points d’attache émotionnel rendant leur film d’une vacuité fatale. Bref, le constat est plus que rude pour ce qui promettait, à la vue des bandes annonces, être un spectacle aussi jouissif que régressif, un divertissement solide prompt à nous laisser sur le cul au sortir de la projection. Las, rien ne fonctionne vraiment dans ce Godzilla 2 : Roi des monstres et on a désormais du mal à espérer quelque chose du futur Godzilla vs. Kong prévu l’année prochaine avec à la barre un Adam Wingard capable du meilleur (You’re next) comme du pire (Blair witch).

par Christophe Chenallet

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