G.I. Joe : Conspiration

G.I. Joe : Conspiration
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G.I. Joe : Conspiration
G.I. Joe 2: Retaliation
États-Unis, 2013
De Jon Chu
Scénario : Rhett Reese, Paul Wernick
Avec : Dwayne "The Rock" Johnson, Jonathan Pryce, Channing Tatum, Bruce Willis
Photo : Stephen F. Windon
Musique : Henry Jackman
Durée : 1h50
Sortie : 27/03/2013
Note FilmDeCulte : ***---
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Après avoir été trahie et décimée par une organisation terroriste, l’équipe des GI Joe réalise que le gouvernement a été infiltré et que notre monde est au bord de la destruction. Sans alliés, sans renforts et sans personne à qui se fier, Roadblock et ses GI doivent identifier l’ennemi pour tenter de sauver notre civilisation. Ils font alors appel à celui qui a donné son nom à leur corps d’élite : Joe Colton.

TOY SORRY

En remplaçant Stephen Sommers par Jon Chu, qui ne s'avère pas être manchot, les producteurs ont plus ou moins rebooté la licence avec un film plus proche des comics G.I. Joe, plus sérieux, que du dessin-animé, forcément plus cartoonesque. Comme tous les films de Sommers, ou les autres franchises adaptées de jouets, le premier tome avait de quoi diviser. Le cinéaste s'y lâchait dans un trip totalement décomplexé, mélangeant films de super-héros et film de science-fiction, avec une abondance de gadgets et de scènes d'action plutôt conceptuelles. Ici, l'ouvrage abandonne en grande partie l'esprit déluré de son prédécesseur, et donc ses séquences les plus folles, pour un film d'action plus terre-à-terre et globalement moins fun. Ce parti-pris pourrait ne pas s'avérer gênant, mais se révèle assez symptomatique de tout ce qui fait que ce film est "en deçà". Pas uniquement en deçà du premier film, mais en deçà même des blockbusters actuels qui savent proposer un spectacle un tant soit peu plus inédit. Tout paraît un peu "petit" : l'intrigue, l'équipe, l'action... On retiendra une scène d'infiltration dans un silo qui est très entraînante, la caméra suivant un des personnages faire du parkour sur quelques plans, et surtout, on gardera l'excellente scène des montagnes, avec les ninjas, qui regorge d'idées. Un bon morceau de bravoure muet où une fois de plus la mise en scène est au cœur de l'action et la caméra virevoltante. Par ailleurs, il s'agit des deux seules scènes où la 3D est vraiment efficace. Chu, fort de son expérience sur les Sexy Dance et leurs chorégraphies, ayant vraiment eu l’œil, avant même qu'il ne soit décidé de convertir le film, pour la scénographie de l'action.

Le reste du temps, le film s'éloignant des influences du précédent, plus ancrées dans le cinéma de genre, on est un peu dans du bête film de soldats. Et ils ne font rien de vraiment exceptionnel. Le crime de lèse-majesté qui témoigne aussi de cette direction limitée, c'est la relative sous-exploitation de Dwayne Johnson. On ne demandait pas à ce qu'il soit le personnage principal, mais l'acteur a toujours su voler la vedette au sein d'une équipe (Be Cool, Fast & Furious 5), seulement le film ne lui donne pas vraiment de scènes où briller. A vrai dire, aucun personnage ne sort vraiment du lot. A l'instar du film tout entier, on leur a enlevé leur particularité. Le film de Sommers avait beau être archétypal, chacun des membres de l'équipe avait un rôle défini. Chez Chu, ils sont tous interchangeables, homme, femme, vieux, jeune... Snake Eyes met une demi-heure à arriver. Le Cobra Commander, avec son look d'enfer, et censé être le grand méchant, est sacrifié au profit de Jonathan Pryce en Président imposteur, adversaire bien moins intéressant. La médaille va à D.J. Cotrona en Flint, si inutile et transparent qu'il nous fait regretter Channing Tatum. A ce titre, les deux scènes clairement tournées expressément pour donner plus de présence à l'acteur devenu star l'an dernier sont vraiment amusantes, témoignant d'une alchimie entre l'acteur et Johnson qui donne envie de voir un buddy movie avec juste ces deux soldats-là. Dans l'ensemble, l'humour est d'ailleurs plus réussi cette fois-ci. On est dans un humour bien moins débile et slapstick, et davantage dans la vanne ou le gag vaguement parodique. S'il y a bien un domaine dans lequel ce chapitre est supérieur à celui d'avant, c'est celui-là. Sur le reste, l'inventivité n'est pas au même niveau et le tout paraît malheureusement un poil avare en action. Que les choses soient claires, GI Joe : Conspiration reste un film sympathique. Mais un film sympathique des années 90.

par Robert Hospyan

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