César 2012: ultimes pronostics !

César 2012: ultimes pronostics !

La cérémonie des César 2012 approche à grand pas, juste le temps pour FilmDeCulte de retrousser ses manches, de tenter d’y voir clair parmi les nommés d’une année particulièrement riche, et de vous livrer ses ultimes pronostics !

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Si l’on se fie aux goûts de cette entité fort mystérieuse que sont les votants des César (à qui l’on reproche à la fois leur élitisme et leur populisme, paradoxalement vôtre), les films les plus marquants de l’année ont été... surprise, à peu près les mêmes que ceux du public, de la critique et même des grands festivals. Sur les sept films nommés, six ont en effet été découverts à Cannes, la plupart ont été des succès publics… si l’on ajoute à cela que les principales catégories n’accueillent non plus cinq mais sept nominés (une manière discrète et habile de n’oublier personne et de rester ami avec tout le monde ? *), une seule question reste en suspens : qu’est ce qui va bien pouvoir clocher ?! Qu’est ce qui va faire que cette 37e cérémonie sera comme les 36 autres avant elle : embarrassante ? FilmdeCulte fait le point sur quelques catégories-clé.

* Sauf toi Mélanie Laurent, tu n’es même pas nommée en meilleur premier film

MEILLEURE ACTRICE

Le suspens commence ici. Les voix des fans de Polisse vont-elles fatalement se diviser entre les méritantes Marina Fois et Karin Viard, les transformant toutes les deux en perdantes ? Bérénice Béjo (The Artist) va-t-elle continuer à gentiment s’enliser dans la spirale de la lose, après son grand chelem américain (toujours nommée, toujours perdante) ? Et surtout : qui pourrait émerger si ces favorites se retrouvaient effectivement le bec dans l’eau ? Probablement pas Ariane Ascaride (Les Neiges du Kilimandjaro) ni Leila Bekhti (La Source des femmes) qui contrairement à leurs concurrentes, ne portent pas le film entier sur leur seule performance. On imagine plutôt Valérie Donzelli (La Guerre est déclarée), qui pourrait bénéficier du crédit « je joue + j’écris + je réalise + c’est ma vraie vie donc je sais de quoi je parle ». Un gage de crédibilité-auteur (aux yeux de certains…), qui associé au succès multi-générationnel de son film, pourrait bien se révéler gagnant.

MEILLEUR ACTEUR

S’il y a bien une catégorie où la nomination d’Intouchables est entièrement légitime, c’est bien ici. Le film aurait-il été nommé en son, photo et montage sans ses millions d’entrées ? La réponse est dans la question, et confirme que seuls les techniciens devraient pouvoir voter dans ces catégories. Quoi qu’il en soit, là encore les votes pourraient bien se diviser entre les deux acteurs, faisant d’une pierre deux perdants. L’an dernier, la victoire d’Eric Elmosnino dans le rôle de Gainsbourg prouvait que l’on peut gagner un César en imitant un personnage autant qu’en l’interprétant. Or, sur les sept nommés 2012, cinq acteurs jouent des personnages réels. Qu’en déduire ? Les chances de tout le monde semblent à peu près égales à ce niveau-là. Le cas Podalydès est particulier : sa performance a été remarquée (pas toujours dans le bon sens) mais le film est méprisé. C’est un handicap dont ne souffrent ni Philippe Torreton (Présumé coupable) ni Sami Bouajila (Omar m'a tuer), et encore moins Olivier Gourmet, qui, si l’on en croit le nombre de nominations de L’Exercice de l’état (11 !), devrait pouvoir compter sur un bon nombre de fans. Mais la France peut-elle vraiment se permettre de ne pas récompenser Jean Dujardin quand celui-ci accumule les plus hautes statuettes hollywoodiennes ?

SECONDS RÔLES FÉMININS ET MASCULINS

Est-il possible d’obtenir un César pour un rôle dont les minutes de présence à l’écran se comptent sur les doigts des deux mains ? Carmen Maura pourrait bien nous donner la réponse à cette question, pour son passage furtif dans le champ de la caméra pour Les Femmes du 6e étage. C’est vraiment la nomination-bisou qui est là pour dire « on t’aime bien, même quand tu ne fais pas grand chose !». Elle a pourtant une rivale de taille : Noémie Llvosky, tellement habituée à cette catégorie que sa nomination (pour L’Apollonide) ressemble presque à une figure imposée. C’est en effet sa cinquième nomination en dix ans (!), et elle n’a encore jamais gagné. Du coté des hommes, on voit mal, a priori, qui pourrait faire de l’ombre à Joey Starr, remarqué et médiatisé jusqu’à l’overdose pour son rôle dans Polisse. Le seul challenger qui nous saute aux yeux est Michel Blanc. Ses rôles chez Téchiné avaient déjà bien confirmé son changement de registre, mais son interprétation saluée dans L’Exercice de l’état pourrait lui valoir le César sur le gâteau d’une vraie crédibilité retrouvée.

MEILLEUR FILM / MEILLEUR RÉALISATEUR

Pour ces deux catégories, c’est le brouillard total. FilmDeCulte aime en général beaucoup décortiquer les pronostics et donner son avis, mais si cette année ne manque pas de films césarisables, elle manque finalement d’un favori qui saute aux yeux ! Polisse, The Artist, Intouchables, La Guerre est déclarée… ces quatre films-là se détachent des autres nommés par l’incroyable adhésion populaire qu’ils ont suscitée, parfois même jusqu’à l’étranger, à tel point que, quel que soit le vainqueur du « meilleur film », il laissera sans doute derrière lui un léger goût d’injustice. Détail qui n’en est pas un : ce sont les sept mêmes films qui sont nommés dans ces deux catégories. Ce sera donc l’occasion parfaite de voir comment les votants appréhendent cette épineuse distinction, et comment il juge d’un véritable travail de mise en scène. A priori Polisse et La Guerre est déclarée auraient plus de légitimité à recevoir le César du meilleur film que celui de la meilleure mise en scène, qui serait en revanche la récompense la plus adéquate pour récompenser Pater, le plus excitant ovni de cette sélection.

par Gregory Coutaut

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