Bill & Ted face the music

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Bill & Ted face the music
Bill & Ted face the music
États-Unis, 2020
De Dean Parisot
Scénario : Chris Matheson, Ed Solomon
Avec : Brigette Lundy-Paine, Keanu Reeves, William Sadler, Kristen Schaal, Samara Weaving, Alex Winter
Photo : Shelly Johnson
Musique : Mark Isham
Durée : 1h31
Sortie : 28/08/2020
Note FilmDeCulte : ****--
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Bill S. Preston et Ted “Theodore” Logan sont désormais quarantenaires et pères de famille. Cependant, ils n'ont pas concrétisé leur rêve d'être des stars du rock. Un messager du futur vient les avertir qu'une chanson peut modifier leur destinée à jamais !

MUSIQUE, ET QUE CHACUN SE METTE A CHANTER…

Ok Keanu Reeves est peut-être l’un des mecs les plus cool du showbiz. Ok Keanu Reeves a un bon retour de hype depuis les succès de la saga John Wick. Ok Keanu Reeves s’apprête à revenir sauver le monde dans le pas si lointain (enfin on l’espère…) Matrix 4. Ok la mode est aux franchises et à Hollywood on ne se mouille plus, on ne fait quasiment plus que du recyclage. Mais était-il vraiment nécessaire d’aller fouiller les fonds de tiroir et d’aller déterrer Bill & Ted, ce binôme improbable mais terriblement attachant et surtout baignant tellement dans leur jus ? Bon ok, on avait malgré tout envie de savoir ce qu’étaient devenus les deux zozos (enfin ceux qui connaissent les films originaux, réels compagnons de fin de soirées adolescentes des 90s) même si on avait conscience que ça ne pourrait pas dépasser le simple plaisir coupable. Pire, on se demandait comment on allait pouvoir apprécier une nouvelle histoire quasiment 30 ans après la fin de leur dernière aventure, Reeves trimballant avec lui le bagage d’un acteur devenu un héros moderne à travers plusieurs rôles cultes et Winter n’ayant pas obtenu la même carrière et n’ayant jamais réussi à faire imprimer son visage dans l’inconscient collectif. Puis dans le genre fausse bonne idée qui veut uniquement jouer et capitaliser sur la pseudo nostalgie d’un film aussi culte que crétin, le Jay & Silent Bob reboot nous avait bien refroidi ces derniers temps, même si dans le genre con, Bill & Ted’s excellent adventure et sa suite Bill & Ted’s bogus journey se posent là, bien au-dessus du Kevin Smith, en sorte de pères spirituel de Beavis & Butt-Head et de Eh mec, elle est où ma caisse ?. Voilà où on en était avant de finalement pouvoir mettre la main sur ce Graal, sur ce descendant de la grande époque MTV qui a vu passer les Wayne’s world, Joe’s appartement, La Cité des monstres et autres California man, bref à une époque où le rock FM en avait encore dans le pantalon, et où certains films osaient aller draguer une génération frontalement, une génération biberonnée aux Guns’n’roses, Primus, Faith no more et autres Steve Vai. Vous voyez le tableau...

Et bien loués soient les dieux du rock. Parce que Bill & Ted face the music tient bon la barre et s’offre à nous comme le vrai délire nostalgico-regressif qu’il est, sans chercher à dépasser ses ambitions de divertissement pour quarantenaires en mal d’une époque révolue. Alors certes les deux comparses ont un peu morflé, on ne va pas se le cacher, et pour les non affranchis, la rencontre avec les deux loustics toujours coincés dans une certaine non-évolution risque d’être compliquée, soyez prévenu. Mais pour les amateurs du tandem aux riffs greffés au bout des doigts c’est du tout cuit, presque du pain béni, Reeves et Winter retrouvant immédiatement toute leur superbe (attitudes, gestuelle, phrasé et bonhommie inclus) et leur alchimie. Et pareil derrière l’objectif ! Déjà parce que le film atterrit entre les mains de Dean Parisot qui, sans être un réalisateur de classe A, est quand même le bonhomme derrière le génial Galaxy Quest et l’honnête Braqueurs amateurs, soit quelqu’un qu’y s’y connait un peu quand même dans le registre de l’humour. Ensuite parce que l’équipe originale de scénaristes revient aux commandes et qu’ils connaissent leurs héros mieux que quiconque. Un choix on ne peut plus logique sur le papier mais pas toujours évident dans les méandres des décideurs et autres financiers de l’industrie. Et enfin parce qu’il y a l’envie. Une envie totale de la part de toute l’équipe de réussir à livrer le film le plus honnête possible par rapport aux ambitions de départ qui ne sont pas celles d’un blockbuster estival ni celles d’un film indé jouant des coudes pour faire le buzz en festival. Non, juste l’envie de faire une réunion d’anciens acolytes dans l’objectif de pondre un film con, fun, cool, distrayant et qui ne s’excuse jamais de sa bêtise. Et en cela, on peut affirmer que la mission est plutôt réussie. C’est vrai quoi, retrouver Bill et Ted aujourd’hui c’est un peu comme se retrouver avec les anciens potes du lycée lors d’un barbecue estival : on se rappelle le bon vieux temps, on se raconte quelques conneries, on descend quelques bières et surtout on prend le temps d’apprécier le moment présent en essayant de se créer de nouveaux souvenirs, même si au final ce 3e opus n’est qu’un remake déguisé de leur première aventure. En tout cas, à la fin du film, on est content d’avoir été invité à la fête et on espère presque retrouver les deux héros d’ici quelques années, si l’envie et le succès le permettent. Mais peut-être pas dans 30 ans non plus…

par Christophe Chenallet

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