Attenberg

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Attenberg
Grèce, 2010
De Athina Tsangari
Scénario : Athina Tsangari
Avec : Ariane Labed
Photo : Thimios Bakatakis
Durée : 1h35
Sortie : 21/09/2011
Note FilmDeCulte : **----
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Marina, 23 ans, vit avec son père dans une ville industrielle sur la côte. Gardant ses distances avec les êtres humains qu'elle juge bien trop étranges, elle préfère écouter les chansons de Suicide, regarder les documentaires animaliers de Sir David Attenborough et prendre des cours d'éducation sexuelle auprès de sa seule amie Bella. Un inconnu vient lui lancer un défi au babyfoot, tandis que son père prépare un rituel pour son départ du XXe siècle qu'il juge "surestimé". Ecartelée entre ces deux hommes et son amie Bella, Marina enquête sur les mystères insondables de la faune humaine.

DENT CARIÉE

Il y a deux ans, le très surprenant Canine de Yorgos Lanthimos était venu replacer la Grèce au cœur de la carte européenne de la cinéphilie. Véritable révélation (et tout ovni qu’il était) le film avait même fait son invraisemblable chemin jusqu’aux Oscar. Athina Rachel Tsangari en était la productrice, et même si elle n’en est pas à son premier long-métrage en tant que réalisatrice, c’est bien le succès de Canine qui permet aujourd’hui de découvrir sa dernière œuvre. A partir de là, on aimerait arrêter toute comparaison entre les deux films, car l’un devrait pouvoir exister sans l’autre, sans être écrasé par une hypothétique dette envers l’autre. Le problème c’est qu’il est impossible de ne pas les comparer tant Attenberg semble être un copié collé de tous les éléments qui faisaient la singularité de Canine : même personnage principal fantasque, même jeu permanent sur un langage imaginaire, même approche à la fois innocente et tordue de la sexualité, et même la même scène de danse solitaire qui vire à l’absurde… On se croirait face à un spin-off. Quelle était l’intention de la réalisatrice, faire un remake ? Un hommage ? Le pillage est-il involontaire ?

Toutes ces questions n’auraient pas grande importance si Attenberg était à la hauteur de son modèle (on ne peut employer d’autre mot), mais c’est loin d’être le cas. Exit l’humour, exit la fable familiale sur la transmission de la violence, exit la photo lumineuse et irréelle qui donnait cet aspect conte de fée tordu … Attenberg est terne, lent, très répétitif (une scène où les deux héroïnes inventent des nouvelles façons de marcher revient en boucle du début à la fin sans la moindre évolution), et surtout, comble de l’ironie quand on manie des éléments à priori aussi singuliers, le film manque complètement d’imagination. Le scénario semble se contenter des gimmicks de Canine, ici privés de contexte pouvant les expliquer, qui deviennent dès lors complètement vidés de leur sens). Si l’on enlève ses quelques blagounettes copiées/collées, le récit est pénible de stagnation et de vacuité.

Un mot sur Ariane Labed, l’actrice franco-grecque qui joue le rôle principal, qui a obtenu plusieurs prix d’interprétation pour ce rôle (et qu’on devrait revoir dans Alps, le prochain film de Yorgos Lanthimos, décidément). On ne peut pas s’empêcher de soupçonner qu’elle ait bénéficié du capital sympathie de son personnage, car sans être mauvaise, on peut être surpris qu’elle ait remporté la coupe Volpi à Venise, dans une sélection qui comprenait pas moins que Natalie Portman (Black Swan), Yahima Torres (Vénus noire) et Catherine Deneuve (Potiche). La prochaine question est : Attenberg va-t-il a son tour faire son chemin jusqu’aux Oscars ? Mystère, mais passé l’effet de surprise, l’excitation serait bien moindre.

par Gregory Coutaut

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