Total Recall: Mémoires Programmées

Total Recall: Mémoires Programmées
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Total Recall: Mémoires Programmées
Total Recall
États-Unis, 2011
De Len Wiseman
Scénario : Mark Bomback, Kurt Wimmer
Avec : Kate Beckinsale, Jessica Biel, Colin Farrell, Ethan Hawke
Photo : Paul Cameron
Musique : Harry Gregson-Williams
Durée : 2h01
Sortie : 15/08/2012
Note FilmDeCulte : ***---
  • Total Recall: Mémoires Programmées
  • Total Recall: Mémoires Programmées
  • Total Recall: Mémoires Programmées
  • Total Recall: Mémoires Programmées
  • Total Recall: Mémoires Programmées
  • Total Recall: Mémoires Programmées
  • Total Recall: Mémoires Programmées
  • Total Recall: Mémoires Programmées
  • Total Recall: Mémoires Programmées
  • Total Recall: Mémoires Programmées
  • Total Recall: Mémoires Programmées
  • Total Recall: Mémoires Programmées
  • Total Recall: Mémoires Programmées
  • Total Recall: Mémoires Programmées
  • Total Recall: Mémoires Programmées
  • Total Recall: Mémoires Programmées
  • Total Recall: Mémoires Programmées
  • Total Recall: Mémoires Programmées
  • Total Recall: Mémoires Programmées
  • Total Recall: Mémoires Programmées
  • Total Recall: Mémoires Programmées
  • Total Recall: Mémoires Programmées

Modeste ouvrier, Douglas Quaid rêve de s’évader de sa vie frustrante. L’implantation de souvenirs que propose la société Rekall lui paraît l’échappatoire idéale. S’offrir des souvenirs d’agent secret serait parfait… Mais lorsque la procédure d’implantation tourne mal, Quaid se retrouve traqué par la police. Il ne peut plus faire confiance à personne, sauf peut-être à une inconnue qui travaille pour une mystérieuse résistance clandestine. Très vite, la frontière entre l’imagination et la réalité se brouille. Qui est réellement Quaid, et quel est son destin ?

TOTAL RECTAL

Il serait stupide d'être réfractaire face aux remakes. Certains ont su se réapproprier l'original pour proposer autre chose, de supérieur (Les Infiltrés) et d'autres se content de remettre au goût du jour leur modèle sans avoir à rougir de la comparaison (L'Armée des morts). Comme pour tout, il y a du bon et du mauvais. Le film de Paul Verhoeven déborde de qualités à tous les niveaux, mais tentons de ne pas donner dans la bête comparaison, et jugeons le film de Len Wiseman pour ce qu'il est. Cela dit, la tâche est rendue difficile par l'approche de cette nouvelle version. Comme les bandes-annonces le laissaient croire, et contrairement aux propos promo habituels de l'équipe du film, évoquant une adaptation plus fidèle de la nouvelle originale de Philip K. Dick, on est face à un remake dans le sens le plus pur du terme, vu qu'on repart non pas du matériau de base mais du scénario de la précédente adaptation. Et si le film en dévie sur certains points en apparence clé mais somme toute cosmétiques (l'action n'est plus située sur Mars, par exemple), les deux premiers tiers du film reprennent presque scène par scène la structure de la version de 1990. Du coup, on se retrouve à suivre la trame se dérouler tel qu'on la connaît, ce qui est forcément gênant. D'autant plus que ce que le film a à proposer de nouveau s'avère relativement superficiel. L'innovation n'apporte pas de valeur ajoutée et se contente d'être dans l'actualisation. Les amateurs de films aux univers futuristes trouveront dans un premier temps leur compte dans tous les détails qui font vivre ce genre de films : l'architecture qu'ils imaginent, les gadgets qu'ils conçoivent, la technologie anticipée, etc. Durant la première moitié du film, on peut encore s'amuser à noter les points de convergences et de divergences entre l'original et le remake, et comment la version 2012 choisit d'actualiser les idées de 1990. Le souci, c'est qu'on est dans un scénario signé Kurt Wimmer, habitué des ersatz recycleurs (Equilibrium, Ultraviolet, Salt), donc on retrouve un peu de Blade Runner dans le portrait urbain, un peu de I, Robot dans les soldats synthétiques qui servent d'antagonistes, un peu de la saga Jason Bourne dans la mécanique des mouvements du héros, et même un peu de L'Attaque des clones dans le plan du méchant...

NOT WISE ENOUGH

Finalement, l'originalité qu'offre Wiseman se trouve exclusivement dans les scènes d'action. Ces quelques idées recyclées d'ailleurs pour changer de l'original permettent quelques choix sympas en matière de spectacle. Il y a des choix peu "glorieux" (les robots qui permettent un film PG-13 sans effusions de sang verhoeveniennes) mais il y a aussi des choix plutôt payants (l'architecture de la ville comme un gigantesque jeu de plate-formes avec une course-poursuite qui passe de niveau en niveau). Wiseman n'est pas un metteur en scène excitant, et surfe souvent sur la mode - que ceux qui reprochent à J.J. Abrams son goût du flare omniprésent attendent de voir l'abus qui en fait ici - mais il n'est pas dénué d'idées. On retiendra ce plan génial lors du premier passage de Doug Quaid en Hauser, dézinguant toute une série d'adversaires en un plan unique qui filme toute l'action, passant d'un garde à l'autre à une vitesse incroyable à travers toute la pièce. C'est LE plan intriguant du teaser, et c'est le meilleur plan du film. Malheureusement, c'est la toute première scène d'action, et chacune est moins bonne que la précédente. Pour ce faire, Wiseman a tourné en 48 images par seconde, accédant à une plus haute résolution d'image et donc une netteté dans le mouvement, avec sa caméra sur des rails de travelling généralement utilisés pour la captation de matches de foot, capable de parcourir 3 mètres par secondes, aboutissant à un rendu super classe. Il y a quelques passages de ce genre, avec une ou deux idées, comme le climax d'une poursuite en voiture ou une scène en apesanteur, et ce sont elles qui sauvent le film. Mais pas de beaucoup. On aurait aimé davantage de trouvailles de la sorte, ce qui aurait permis au film de se hisser au-delà de son statut de film d'action SF qui ne se distingue pas assez du tout-venant. On ne reproche pas à Wiseman de ne pas être un auteur, mais le Verhoeven avait un charme qui manque terriblement ici. Il n'est pas gênant de constater que le film se prend bien plus au sérieux que son modèle mais on a là un bon témoin de la différence entre le cinéma de divertissement des années 80-90 et celui d'aujourd'hui. L'intrigue se croit plus complexe mais s'est débarrassée de toute l'ambiguïté de son prédécesseur. Le scénario essaie de justifier à outrance des détails épurés par l'original, sans que ce soit nécessaire. Des personnages ont été fusionnés pour clarifier le tout mais l'ensemble paraît parfois aussi surchargé que son esthétique. Des efforts bien vains quand on constate à quel point le film échoue à nous garder impliqués dans son dernier acte tristement générique. Restent de belles personnes dans un bel objet, et Len Wiseman pourrait faire un vrai bon film un jour, parce que tout n'est pas à jeter ici, mais ce remake, sans être 100% vénal, demeure par trop anodin.

par Robert Hospyan

Commentaires

Partenaires