Le Rire de madame Lin

Le Rire de madame Lin
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Rire de madame Lin (Le)
Last Laugh
Hong Kong, 2017
De Tao Zhang
Durée : 1h20
Sortie : 27/12/2017
Note FilmDeCulte : ***---
  • Le Rire de madame Lin
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Dans la province du Shandong, une vieille paysanne fait une chute. C’en est assez pour que ses enfants décident de l’inscrire dans un hospice. Mais les places sont rares et, dans l’attente qu’un lit se libère, la pauvre femme malade doit vivre chez ses enfants peu accueillants.

MORTE DE RIRE

Le Rire de madame Lin nous plonge d'emblée dans le bain d'une ruralité chinoise quotidienne, ni doloriste ni folklorique, mais où il n'y a pas vraiment de quoi se taper sur les cuisses. Le film donne un moment l'impression de suivre la piste d'un récit familial et domestique centré sur une protagoniste adorable, une irrésistible vieille dame que tout le monde croit au bord du trépas. L’aïeule se retrouve logée un coup chez l'un de ses enfants, un coup chez l'autre, selon la mauvaise conscience et la mauvaise foi de ces derniers, bien embêtés à devoir s'occuper de cette dame qui ne veut pas se décider à partir pour de bon. La situation pourrait basculer dans la comédie noire (tout un pan du cinéma d'auteur chinois est très à l'aise avec ce type d'humour très acide), mais Le Rire de madame Lin reste réaliste, et contemple à distance. Un peu trop de distance peut-être, pour qu'il soit aisé de bien comprendre le point de vue du cinéaste sur tout cela.

La vieille dame se retrouve ensuite prise d'un rire nerveux, qui ressemble à s'y méprendre à des sanglots, et qui ne veut plus la quitter. Ses enfants s'en étouffent encore plus de colère. Le film pourrait alors basculer, se déployer, mais il reproduit le même schéma: là encore, la piste de l'absurdité n'est pas celle privilégiée, et le film se contente plutôt des faits. Démarche singulière, mais parfois frustrante. Le réalisateur Zhang Tao donne un peu l'impression d'avoir les yeux dans sa poche, de ne pas vouloir trop y toucher. Il faut néanmoins attendre la dernière séquence pour voir (enfin) cette impression se démentir. Sidérant de noirceur et d'ironie macabre, ce finale fait passer l'envie de rire, et vaut le détour.

par Nicolas Bardot

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