La Belle et la Bête

La Belle et la Bête
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Belle et la Bête (La)
Beauty and the Beast
États-Unis, 2017
De Bill Condon
Scénario : Stephen Chbosky, Evan Spiliotopoulos
Avec : Kevin Kline, Ewan McGregor, Emma Watson
Photo : Tobias A. Schliessler
Musique : Alan Menken
Durée : 2h10
Sortie : 22/03/2017
Note FilmDeCulte : ***---
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Fin du XVIIIè siècle, dans un petit village français. Belle, jeune fille rêveuse et passionnée de littérature, vit avec son père, un vieil inventeur farfelu. S'étant perdu une nuit dans la fôret, ce dernier se réfugie au château de la Bête, qui le jette au cachot. Ne pouvant supporter de voir son père emprisonné, Belle accepte alors de prendre sa place, ignorant que sous le masque du monstre se cache un Prince Charmant tremblant d'amour pour elle, mais victime d'une terrible malédiction.

LE BÊTE DE LABEL

Quelle redoutable machine que Disney. D'aucuns pourraient trouver cette affirmation péjorative mais il n'en est rien. Après plusieurs tentatives ratées de lancer des franchises dans des genres différents (Prince of Persia, John Carter, L'Apprenti sorcier, Tron : l'héritage), la firme a eu la bonne idée de laisser tomber et de racheter Marvel et Lucasfilm, leur laissant le soin de développer les grosses licences destinées au plus grand public. Si leurs productions d'animation maison, de plus en plus réussies, et les films Pixar s'occupent du plus jeune public, le studio a entamé il y a quelques années une série d'adaptations live de leurs classiques du dessin-animé et semble avoir trouvé là aussi un autre bon filon, destiné à durer. Après Cendrillon de Kenneth Branagh et Le Livre de la Jungle de Jon Favreau, voici donc La Belle et la Bête de Bill Condon. Le choix de Branagh pouvait s'expliquer par son passif shakespearien mais celui de Condon s'avère autrement plus pertinent. Sa carrière atypique l'a mené de la suite de Candyman à un biopic du réalisateur de Frankenstein (James Whale et non Kenneth Branagh, *badum-chsss*) ou d'un sexologue jusqu'aux deux derniers chapitres de l'infâme saga Twilight, mais il a surtout été récompensé pour le scénario de la comédie musicale Chicago avant d'en réaliser une autre, Dreamgirls.

Lorsque le parolier Howard Ashman a mené la Renaissance Disney dans les années 90, avec notamment La Petite sirène et La Belle et la Bête, c'est en s'inspirant des comédies musicales de Broadway. La boucle est désormais bouclée avec cette adaptation live qui s'avère encore davantage un vrai musical à grande échelle. Ces numéros pour le moins impressionnants et entraînants sont la réelle plu-value de cette nouvelle version. Malheureusement, c'est à peu près tout ce qu'elle a à proposer. En effet, on est plus proche de la transposition calquée de Cendrillon que de l'approche de Favreau sur Le Livre de la jungle. Ce dernier reprenait la trame du dessin-animé mais les saynètes n'étaient pas toutes les mêmes et surtout, Favreau apportait une réelle valeur ajoutée en conférant de la majesté ou de la tension à certaines des séquences cultes de l'original. Shere Khan et Kaa étaient désormais terrifiants, les éléphants n'avaient plus rien de comique, Mowgli quittait les loups avec émotion, etc. Ici, exception faite de quelques chansons supplémentaires et d'un trauma censé épaissir la backstory du protagoniste (et d'une intro inutilement kitsch et camp), le film se contente de répéter son modèle à l'identique. S'il y a quelque chose à reprocher à la machine Disney, c'est qu'elle est parfois trop bien huilée. La Belle et la Bête est une adaptation fidèle du dessin-animé. Rien ne dépasse. Pour le meilleur et pour le pire.

par Robert Hospyan

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