Coco Chanel & Igor Stravinsky

Coco Chanel & Igor Stravinsky
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Coco Chanel & Igor Stravinsky
France, 2009
De Jan Kounen
Avec : Mads Mikkelsen, Anna Mouglalis
Photo : David Ungaro
Musique : Gabriel Yared
Durée : 1h58
Sortie : 30/12/2009
Note FilmDeCulte : ****--
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Paris 1913, Coco Chanel est toute dévouée à son travail et vit une grande histoire d’amour avec le fortuné Boy Capel. Au Théâtre des Champs-Élysées, Igor Stravinsky présente Le Sacre du Printemps. Coco est subjuguée. Mais l’oeuvre est jugée anticonformiste et conspuée par une salle au bord de l’émeute. 7 ans plus tard, Coco, couronnée de succès, est dévastée par la mort de Boy. Igor, réfugié à Paris suite à la révolution russe, fait alors sa connaissance. La rencontre est électrique. Coco propose à Igor de l’héberger dans sa villa à Garches pour qu'il puisse travailler. Igor s’y installe avec ses enfants et sa femme. Commence alors une liaison passionnée entre les deux créateurs…

NOBLE ART

On a eu droit au téléfilm exotisme avec Shirley MacLaine en Coco-Craquante, on a eu le label Qualité Française Stu-stu-studio avec le film d'Anne Fontaine, voici venir la tentative la plus périlleuse: celle de Jan Kounen. Qu'on attendait forcément d'un oeil un peu dubitatif tant cette histoire-là semblait éloignée de son univers habituel, garnement et criard. Et effectivement, Coco Chanel et Igor Stravinsky, hormis quelques motifs de son générique qui rappellent curieusement le psychédélisme de Blueberry, ne ressemble à rien de ce que Kounen a pu commettre auparavant. Cette façon, avant tout, d'être en permanence en retrait, là où, de Dobermann à 99 francs, son cinéma était plutôt du genre à ruer dans les brancards. Coco Chanel & Igor Stravinsky joue très bien de la tension glaciale et sexuelle entre Chanel (Anna Mouglalis et sa voix) et Stravinsky (Mads Mikkelsen et sa carrure), rappelant parfois, même s'il faut le voir pour le croire... le venin d'un Patrice Chéreau, celui de Gabrielle, avec son affrontement quasi claustro en mode art déco.

En retrait, toujours, Kounen traque ses deux géants, qui s'apprivoisent et se recrachent, comme si leurs arts respectifs agissaient en aimants, forces d'attraction/répulsion invisibles et qui font naître toute l'électricité du long métrage. Un courant parfois envoûtant, prolongé par la mise en scène fluide du réalisateur. Dans son impressionnante ouverture, Coco Chanel & Igor Stravinsky met en scène le compositeur qui présente son Sacre du printemps à une foule de gus qui huent et s'offusquent, eux qui s'attendaient à voir Le Lac des cygnes. Plus qu'un chromo romantico-historique, Coco & Igor capture assez habilement la passion qui habite ses deux insoumis, amoureuse ou artistique, envers et contre tous, avec une élégance certaine et un vrai sens du cast (au-delà du couple principal, on pense aussi à Elena Morozova, épouse délaissée de Stravinsky au visage hanté). Belle surprise.

par Nicolas Bardot

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