Seul dans Berlin

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Seul dans Berlin
Alone in Berlin
Allemagne, 2016
De Vincent Perez
Avec : Brendan Gleeson, Emma Thompson
Durée : 1h43
Sortie : 23/11/2016
Note FilmDeCulte : *-----
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Berlin, 1940. Après la capitulation de la France, Adolf Hitler est au sommet du pouvoir. Le couple ouvrier Anna et Otto Quangel habitent dans un quartier modeste. Leurs voisins sont des fervents nazis, des juifs, des sympathisants du régime, des intellectuels : un échantillon de la société allemande de l’époque. Un jour de juin, la vie des Quangel bascule brutalement. Hans Quangel, le fils unique du couple, est un de ces jeunes hommes sacrifiés qui meurent au front. Avec sa disparition disparaît aussi l'unique raison de vivre que les Quangel avaient encore. Anna et Otto ne sont pas des résistants, ce sont des parents qui ont perdu leur enfant...

DEUTSCH IST KLASSE

Un acteur français devenu réalisateur, un coproduction européenne, un casting anglo-allemand jouant des nazis qui s'expriment dans la langue de Shakespeare, une histoire vraie édifiante (d'ailleurs déjà adaptée à plusieurs reprises)... Les signaux sont à l'orange pour qui attend du nouveau film de Vincent Perez un geste artistique audacieux. Les films les plus fades peuvent eux aussi être pavés de bonnes intentions, et si Seul dans Berlin reste plutôt inoffensif, on peut difficilement faire un film avec moins de personnalité. L'histoire de ces sympathisants nazis devenus résistants suite à la mort de leur fils est passionnante sur le papier, mais quel manque d'ardeur dans la manière de la raconter ici. Si Seul dans Berlin témoigne d'un épisode clé de la prise de conscience des Allemands de leur propre histoire, le film témoigne surtout d'une vision vieillotte du cinéma, dans laquelle un film ne serait que l'illustration d'un récit.

L'illustration en question ne peut ici même pas se vanter d'un classicisme solide. Figé dans les détails de sa reconstitution historique (à chaque rue, des commerçants palabrent artificiellement devant leur boutique, et des fillettes jouent à la corde à sauter en socquettes, comme dans ces pubs pour assurances qui vantent les valeurs d'antan), le film n'ose rien. Trop respectueux des faits, le scénario ne laisse aucune place aux personnages pour vivre, et aucune place aux comédiens, réduits à devoir traverser les scènes avec presque rien à jouer. Des dialogues explicatifs ("tu fais quoi? Et pourquoi ?"), des lourdeurs (un nazillon féroce ému par une mamie lui promettant une tarte aux pommes) et une psychologie balayée sous le tapis (le personnage d'Emma Thompson change d'avis sur Hitler en une nanoseconde, comme si on avait appuyé sur un interrupteur) viennent achever le tout. Au final, Seul dans Berlin a d'avantage sa place dans des séances suivies de débats pédagogiques au collège que pour la compétition d'un festival de cinéma d'auteur.

par Gregory Coutaut

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