A Single Man

A Single Man
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A Bittersweet Life
Dal kom han in-saeng
Corée du Sud, 2005
De Kim Jee-woon
Scénario : Kim Jee-woon
Avec : Lee Byung-hun, Shin Minatsu, Kim Young-cheol
Durée : 2h00
Sortie : 10/05/2006
Note FilmDeCulte : *****-
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Los Angeles, 1962. Depuis qu'il a perdu son compagnon Jim dans un accident, George Falconer, professeur d'université Britannique, se sent incapable d'envisager l'avenir. Solitaire malgré le soutien de son amie la belle Charley, elle-même confrontée à ses propres interrogations sur son futur, George ne peut imaginer qu'une série d'évènements vont l'amener à décider qu'il y a peut-être une vie après Jim.

POUR NOUS, LES HOMMES

Les liens entre Tom Ford et le cinéma tenaient, jusqu'ici, de l'anecdote: une apparition dans Zoolander, et la création des costumes cintrés du James Bond new look dans Quantum of Solace. Mais Ford avoue avoir cherché depuis quelques années un projet à monter au cinéma. L'ex designer pour Gucci et Yves Saint Laurent ne signe pas, avec A Single Man, un caprice mais un vrai pari, via cette adaptation du roman de Christopher Isherwood. Récit de la solitude d'un professeur anglais dans les Etats-Unis des années 60 et d'un deuil amoureux qui n'en finit pas, A Single Man navigue entre les amours mélancoliques d'Edmund White et celles, prisonnières du souvenir, d'André Aciman (dont le Plus tard ou jamais est un des livres de chevet de Tom Ford). Une journée comme les autres pour George (Colin Firth, récompensé à Venise), anéanti par la perte de son compagnon. On ne se refait pas: si Ford brille, c'est avant tout grâce au style.

Chemises impeccablement rangées dans l'armoire, nœud de cravate parfaitement noué, la dégaine classieuse et appliquée de George ressemble à une armure. La vie a perdu de son sens et la mise en scène ménage la frontière entre réalité et fantasme. La photo du terne quotidien gagne en couleurs chaudes lorsqu'un sentiment (ou une chimère?) s’immisce et, perdu dans les pensées du héros, l’on ne distingue plus bien vue de l’esprit ou certitude. C’est dans ces instants d’exubérance visuelle que A Single Man s’illustre, lorsque George observe ses voisins comme échappés d’un spot de pub pour le bonheur en Technicolor, lorsqu’il rencontre, plus tard, un jeune Apollon dans un parking avec la projection surréaliste du regard de Janet Leigh en arrière-plan (scène qui marche comme un fantôme d’Almodovar), lorsqu’on fétichise un œil ou une bouche maquillés, bref c’est dans ses excès (jusqu’au dérapage, voir le flash-back en noir et blanc où l’on n’attend plus qu’une voix grave ne vienne chuchoter « fifty five ») que Tom Ford surprend. Dommage que le reste ne suive pas vraiment, lorsqu’il cherche à développer ses personnages, hors du pur travail formel, voir le long dénouement bavard ou toute tension s’éteint, tête à tête lourd et raté entre Firth et son jeune élève (Nicholas Hoult, minet à l’eau plate qui aurait piqué ses pulls mohair à Anne Sinclair). Mais, même imparfait, ce premier essai se révèle plutôt séduisant.

par Nicolas Bardot

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