Western

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Western
Allemagne, 2017
De Valeska Grisebach
Scénario : Valeska Grisebach
Durée : 2h00
Sortie : 22/11/2017
Note FilmDeCulte : ****--
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Un groupe de travailleurs allemands débute un travail difficile de construction sur un site de la campagne bulgare. Cette terre étrangère éveille le sens de l'aventure de ces hommes, confrontés à leurs préjugés et à la méfiance des locaux à cause de la barrière de la langue et des différences culturelles. Les hommes vont alors tout faire pour tenter de gagner la confiance des habitants.

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C'est peu dire qu'on attendait le retour de Valeska Grisebach. Onze années silencieuses séparent ce nouveau Western de son formidable Désir(s) qui l'avait placée très haut parmi les les plus passionnants espoirs de l’École de Berlin. C'était en 2006, une année riche en révélations allemandes, où l'on découvrait également Ulrich Köhler (Montag) ou Matthias Glasner (Le Libre arbitre). Ironie du sort: à cette époque, Maren Ade n'avait alors réalisé que son film de fin d'études (le déjà très drôle The Forest for the Trees), et rien ne laissait présager son futur succès. Or, cette dernière endosse ici le rôle de bonne fée/productrice, permettant à Grisebach de revenir sur le devant de la scène, à Un Certain Regard - carrément. Le film aurait-il seulement été repéré par Frémaux sans le nom d'Ade au générique? Il est hélas probable que non, mais réjouissons-nous que ce retour remarquable soit justement remarqué.

Un western germano-bulgare ? Le titre n'a pourtant ici rien d'ironique, car Grisebach travaille effectivement les motifs-clés du genre: la mythologie masculine de l'outsider solitaire loin de chez lui, tout comme la mythologie des frontières géographiques et intérieures. En toile de fond, des travailleurs étrangers, clandestins parfois, ballottés à travers l'Europe au gré de chantiers qui se retrouvent abandonnés à peine entamés. Entre ces gaillards taiseux, pas ou peu de langue commune, des tensions avec les locaux, et une nature sans réel repère géographique. Mais Grisebach se réapproprie ces thématiques plus qu'elle ne les compile. Son écriture a conservé l'une des caractéristiques majeures de l'Ecole de Berlin: l'économie. Une économie de dialogues et de rebondissements qui va parfois jusqu'à l’âpreté. Une concision sèche et pourtant intrigante, à l'image du visage de son acteur principal. Film et protagoniste partagent d'être avant tout contemplatifs, mais à qui sait attendre, ils dévoilent au final leur relief émouvant.

par Gregory Coutaut

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