Trois jours à Quiberon

Trois jours à Quiberon
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Trois jours à Quiberon
Allemagne, 2018
De Emily Atef
Durée : 1h55
Sortie : 13/06/2018
Note FilmDeCulte : ***---
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1981. Pour une interview exceptionnelle et inédite sur l'ensemble de sa carrière, Romy Schneider accepte de passer quelques jours avec le photographe Robert Lebeck et le journaliste Michael Jürgs, du magazine allemang "Stern" pendant sa cure à Quiberon. Cette rencontre va se révéler éprouvante pour la comédienne qui se livre sur ses souffrances de mère et d'actrice, mais trouve aussi dans sa relation affectueuse avec Lebeck une forme d'espoir et d'apaisement.

Si son second film, L’Étranger en moi qui l’a fait connaître, semblait quelque peu emprunter aux codes de l’École de Berlin, le film suivant de l’Allemande Emily Atef, Tue-moi, s’en était éloigné. 3 jours à Quiberon va également tout à fait ailleurs avec cette reconstitution d’un épisode de la vie de Romy Schneider. Le film porte en lui une dimension crépusculaire puisque l’action se déroule quelques mois avant la disparition de l’actrice. Son noir et blanc rappelle les photos de l’actrice prises à l’occasion lors de ce séjour thérapeutique, tout comme il coupe ce décor lunaire du reste du monde.

Schneider, à l’écran, se bat pour survivre. Il y a quelque chose de poignant dans ce personnage, et de troublant avec le choix de Marie Bäumer pour l’incarner. La ressemblance est frappante sans aucune artifice, au point qu’on oublie parfois Bäumer en pensant voir Romy Schneider revenue à l’écran, le temps d’un profil ou d’un plan. Ce pourrait être le cœur battant du film, mais son procédé est beaucoup plus terre-à-terre. Des journalistes viennent interviewer la star sur le point de vaciller. L’un d’eux questionne comme il accuse, elle répond comme elle explique : le film reste bloqué en permanence dans le commentaire dialogué sur Schneider, et peine à incarner son sujet à l’écran. On nous dit en permanence ce que le film ne peut donner à voir.

Le film suggère des pistes intéressantes sur la mise en scène de soi, sur les rapports toxiques entretenus par Schneider et les autres – mais si 3 jours à Quiberon n’a rien de déshonorant, il semble trop souvent laborieux pour réellement décoller.

par Nicolas Bardot

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