Toad Road

Toad Road
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Toad Road
États-Unis, 2012
De Jason Banker
Scénario : Jason Banker
Photo : Jason Banker
Durée : 1h15
Note FilmDeCulte : *****-
  • Toad Road
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Un portrait dérangeant de la culture jeune contemporaine. Un monde où la frontière entre la fiction et la réalité s’estompe, produisant des résultats pour le moins effrayants.

PSYCHÉE DÉLICES

Les drogues hallucinogènes sont au cœur de la vie des personnages de Toad Road. Sans misérabilisme ou violence, ce groupe de grands ados vivent dans leur cocon marginal, comme coupés du reste de la société (aucun indice donné sur le lieu, le temps, ou tout ce qui se passe « en dehors ») et se retrouvent pour de trips communs à la fois triste et joyeux. Puis Sara vient se greffer au groupe, une timide « good girl » venue de la ville, grande débutante en drogues dures mais avide de connaissance. Résumer ainsi ce premier long-métrage, réalisé par un collaborateur de Jonathan Caouette, est un peu trompeur car le résultat final n’est pas réductible à ce résumé forcément trivial.

De la même manière que Sara se lasse de ce groupe de gentils branleurs et cherche à utiliser les drogues pour ouvrir de nouvelles portes dans sa conscience, le film entier laisse d’emblée de côté tout réalisme, tout discours social pour devenir à son tour un trip, une expérience sensorielle psychédélique et planante à la BO envoûtante. Au fur et à mesure que les personnages s’enfoncent dans la forêt comme l’on s’enfonce dans leur inconscient, le réel se distord de plus en plus et crée un sentiment fantastique puissant et mélancolique, comme un bad trip sombre et cotonneux. Dire que Toad Road mise sur le non-dit est un euphémisme. Ceux qui préfèrent leur fantastique facilement reconnaissable ne seront probablement pas à la fête. Il faut se faire au rythme singulier du film (à la fois court et lent) et accepter d’y perdre peu à peu les repères du récit. Mais en échange, peu de films peuvent se vanter d’embarquer autant ses spectateurs dans leur univers propre.

par Gregory Coutaut

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