The Crack

The Crack
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Crack (The)
Resquicio (El)
Argentine, 2012
Durée : 1h41
Note FilmDeCulte : ****--
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Un an après le meurtre de la jeune Marcela, sa famille part s’isoler quelques temps à la campagne dans l’espoir d’en faire le deuil. Mais leur retraite va rapidement virer au cauchemar. L’isolement de la famille ravive les souvenirs de la mort de Marcela et révèle de sombres secrets : l’attirance d’un fils pour sa tante, la haine d’un autre pour son frère, l’univers macabre dans lequel s’enferment les jumeaux de sept ans. Rapidement, la famille s’enfonce dans une spirale de folie dont certains ne sortiront pas indemnes.

LA FÊLURE

Ce premier long-métrage colombien présenté cette année au Festival de Gérardmer est l’occasion de rappeler que le fantastique n’est pas tant un genre en soi qu’un style qui s’accommode de tous les registres. Une comédie peut évidemment être un film fantastique, un drame familial peut l’être tout autant, fut-il exigeant. Sur ce point The Crack est le pari le plus gonflé et audacieux que le festival ait proposé en compétition ces dernières années. Pourquoi? Parce qu’il n’a aucune des apparences attendues d’un film de genre. The Crack ressemble plutôt à un film d’auteur hardcore, privilégiant les non-dits et la suggestion à tout autre mode de narration. Un conte psychologique amer imposant sa personnalité et son rythme propres, enchaînant les ellipses jusqu’à momentanément déboussoler.

L’ambition du film est en effet de parvenir à faire du fantastique sans jamais montrer à l’écran d’événements surnaturels ou brutaux. En faisant naître l’étrange de la narration même. Considérer cette tentative vouée à l’échec serait réduire le genre fantastique aux seuls récits, comme si le fantastique ne pouvait naître que des événements relatés et non de la façon dont ils sont écrits et mis en scènes. Par définition, l’inquiétante étrangeté freudienne n’apparait que derrière les objets les plus quotidiens, les apparences les plus banales. The Crack fait partie de ces films où il ne se passe en apparence pas grand-chose, mais où tout se trame entre les lignes. Peu à peu s’y tisse un climat de violence où le refoulé bouillonne. Il y a certes des longueurs dans le film, mais cela n’empêche pas qu’il y a dedans plus d’audace, de singularité, tout simplement de cinéma que dans bien des longs métrages lisses et bien appliqués ou des produits calibrés pour flatter les fans du genre. On aimerait pouvoir en dire autant de chaque film.

par Gregory Coutaut

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