Tableau noir
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Sur les crêtes du Jura, aux confins du Val-de-Ruz dans le canton de Neuchâtel, se trouve l’École intercommunale de Derrière-Pertuis. Située dans un hameau de cinq maisons, à 1153 mètres d’altitude, elle se trouve au centre d’une région que ses habitants nomment «La Montagne», sur un emplacement singulier, perdue au milieu pâturage. Dans ce paysage préservé, dernier recoin du canton sur la frontière des Franches-Montagnes bernoises, Tableau noir chronique la vie de cette école pendant un an, s’attachant aux pas des élèves, de six à douze ans, qui partagent une même classe avec leurs succès et leurs échecs.
L’ÉCOLE EST FINIE
Figure du cinéma suisse, Yves Yersin est de retour au Festival de Locarno avec son dernier documentaire, Tableau noir. Yersin n'avait plus guère donné de nouvelles depuis Les Petites fugues, qui fut justement primé à Locarno il y a 34 ans. Tourné il y a 6 ans, Tableau noir retrace la dernière année d'une école perdue dans la campagne suisse, où un instituteur s'occupe d'enfants de 6 à 12 ans. A la fin de l'année scolaire, cette école va fermer. Yersin s'immerge, filme l'apprentissage, ne coupe pas la caméra lorsque les gamines en rose se mettent des pieds dans la figure dans la cour de récré. Le documentaire, qui raconte un enseignement atypique que le présent emporte, est évidemment attachant, mais on a l'impression d'avoir déjà vu une large partie de ce documentaire il y a une dizaine d'années sur nos écrans avec Être et avoir de Nicolas Philibert. Du décor au propos en passant par la mise en scène, Tableau noir a un goût de déjà-vu avec une légère couche supplémentaire de sentimentalisme (la séquence Adieu, monsieur le professeur). La force du sujet n'est jamais vraiment transcendée par le traitement cinématographique. Reste un témoignage délicat que Yves Yersin saisit avec sensibilité.
