Ta'ang

Ta'ang
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Ta'ang
Chine, République populaire de, 2016
De Wang Bing
Durée : 2h28
Sortie : 26/10/2016
Note FilmDeCulte : ****--
  • Ta'ang
  • Ta'ang
  • Ta'ang
  • Ta'ang
  • Ta'ang
  • Ta'ang
  • Ta'ang
  • Ta'ang
  • Ta'ang
  • Ta'ang

Les Ta'Ang, minorité ethnique birmane, sont au cœur d'une guerre civile à la frontière chinoise. Depuis début 2015, de violents conflits ont contraint des milliers d'enfants, de femmes et de personnes âgées à s'exiler en Chine. Ta'Ang raconte l'histoire de ces réfugiés qui espèrent un jour rentrer chez eux.

EXILS

Du décor décadent et hanté de A l'ouest des rails à celui aliénant de A la folie, il y a souvent chez Wang Bing une façon de peindre une forme de démence à laquelle sont confrontée ses personnages. Ici, il s'agit d'une minorité ethnique birmane prise au cœur de la guerre civile à la frontière entre Chine et Birmanie. Wang Bing suit leur exil sur les routes chinoises, s'immisce dans les groupes et écoute leurs questionnements. Dans de telles circonstances, comment se soutenir ? Plus concrètement, comment les populations éparpillées se retrouvent-elles ? « Tous ceux qui peuvent marcher partent », entend-on. Et ceux qui ne peuvent plus se déplacer ?

Si la violence ne s'exprime pas tant à l'écran (malgré une première image assez déstabilisante : un soldat donnant un coup de pied à un bambin), celle-ci constitue une menace invisible que Wang Bing capture avec sa caméra. Il y a effectivement quelque chose d'un peu fou à voir ces couettes installées dans la jungle, à voir telle jeune fille debout tandis que derrière elle se dresse un paysage en flammes. Mais pour la première fois aussi, on a eu le sentiment que la caméra du cinéaste tournait trop : une très longue séquence nocturne semble perdre le fil du documentaire, comme si celle-ci était livrée brute. Un moment nous saisit néanmoins, lorsque le récit se poursuit dans la langue des signes, à la fragile lumière d'une bougie. Lors de ce qui semble être le lendemain, Wang Bing filme ce paradoxe : le calme relatif – et apparent – de femmes qui entendent les bruits très proches des combats, qui semblent avoir lieu juste derrière la colline. Dans ce contexte, un plan tout simple sur une adolescente en tenue rose parvient à bouleverser, alors que même les oiseaux, comme le note l'une des femmes, sont terrorisés.

par Nicolas Bardot

Commentaires

Partenaires