Spider-Man : Homecoming

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Spider-Man : Homecoming
États-Unis, 2017
De Jon Watts
Scénario : John Francis Daley, Christopher D. Ford, Jonathan Goldstein, Jon Watts
Avec : Robert Downey Jr, Tom Holland, Michael Keaton, Marisa Tomei
Photo : Salvatore Totino
Musique : Michael Giacchino
Durée : 2h13
Sortie : 12/07/2017
Note FilmDeCulte : ***---
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Après ses spectaculaires débuts dans Captain America : Civil War, le jeune Peter Parker découvre peu à peu sa nouvelle identité, celle de Spider-Man, le super-héros lanceur de toile. Galvanisé par son expérience avec les Avengers, Peter rentre chez lui auprès de sa tante May, sous l’œil attentif de son nouveau mentor, Tony Stark. Il s’efforce de reprendre sa vie d’avant, mais au fond de lui, Peter rêve de se prouver qu’il est plus que le sympathique super héros du quartier. L’apparition d’un nouvel ennemi, le Vautour, va mettre en danger tout ce qui compte pour lui...

DOES WHATEVER A MARVEL CAN

Que dire qui n'ait déjà été dit au sujet d'un film Marvel? Il n'est pas tant question ici de formule délibérément reproduite - on évite l'origin story même si le récit reste un peu celui d'une "première fois" - que d'une répétition avec plus ou moins les mêmes défauts et qualités qu'à l'accoutumée. Comme la firme a su le faire par le passé, c'est en mélangeant les genres que ces films de super-héros peuvent conserver un peu de fraîcheur (film de guerre, film d'espionnage, film de casse, etc.). Là où le diptyque de Marc Webb ne trouvait rien à raconter et s'apparentait à une resucée inférieure à la trilogie de Sam Raimi, ce nouveau reboot a l'intelligence de s'inscrire à 100% dans le teen movie, gardant Peter Parker au lycée pour l'intégralité du film et non juste le premier acte. Néanmoins, si le décor change un peu, l'intrigue, tout droit sortie d'un banal épisode de la série Agents of S.H.I.E.L.D., est sans doute ce que le studio a servi de plus fonctionnel à ce jour. Par conséquent, si le Vautour parvient à être visuellement charismatique, il demeure narrativement aussi faible que la plupart des antagonistes du Marvel Cinematic Universe. Et si l'antagoniste le plus fort de Marvel était Kevin Feige?

Tout ce qui touche à l'approche simili-John Hughes est plutôt amusante. Les archétypes sont au rendez-vous et s'avèrent plutôt efficaces dans l'humour (mention spéciale à Zendaya qui vole la vedette à tout le monde à chacune de ses brèves apparitions). On ne pourra jamais enlever ça aux films Marvel, tout comme leur talent pour le casting (Tom Holland confirme). Toutefois, le parallèle entre la vie adolescente du héros et ses aspirations justicières aurait pu mieux être exploité mais le scénario ne fait jamais l'effort de raconter quoi que ce soit. Trop nombreux sont les films Marvel à privilégier le fun au détriment de l'histoire. Comme au fast-food, le spectateur passe un bon moment mais il n'y a rien de consistant à se mettre sous la dent. Légèreté n'est pas synonyme de creux alors pourquoi Marvel s'échine à les faire rimer? Le bât blesse d'autant plus que le film n'a pas grand chose à proposer formellement non plus. Doctor Strange appliquait la recette à la lettre mais pouvait se vanter de présenter un univers légèrement différent et des scènes d'action conceptuelles plutôt impressionnantes. Les Gardiens de la Galaxie Vol.2 n'abandonnait pas toute velléité thématique et témoignait d'un ton propre à James Gunn.

Or, si Jon Watts livre une copie tout à fait honorable, il n'y a rien dans la mise en scène, notamment des set-pieces, dénués d'inventivité, qui sorte du lot. Watts n'est qu'un yes man de plus et l'identité du film est sacrifiée à l'autel de la cohérence de l'univers, assurée par les cameos de personnages d'autres films et cette sempiternelle photo numérique fade. À plusieurs reprises, Marvel a su donner naissance à des films bien plus intéressants et/ou personnels et/ou profonds et/ou réussis que celui-ci. S'ils se contentent juste de faire sourire pendant deux heures - c'est déjà bien diront certains - ils sont condamnés à pondre des produits de plus en plus oubliables.

par Robert Hospyan

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