Panorama: Shelley

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Shelley
Danemark, 2016
De Ali Abbasi
Durée : 1h32
Note FilmDeCulte : ***---
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Louise et Kasper vivent isolés au contact de la nature. Ils emploient Elena qui va leur servir d'aide à domicile et va devoir se faire à cette étrange nouvelle vie...

ON PURGE BÉBÉ

Premier long métrage d'Ali Abbasi, Shelley est une coproduction scandinave dont le titre fait allusion au classique de la littérature horrifique signé Mary Shelley, Frankenstein. Pour le reste, les liens entre les deux demeurent tirés par les cheveux, Shelley appartenant plus directement au joyeux sous-genre horrifique dit de la grossesse en folie. Un couple de Danois a emménagé dans une maisonnette isolée de tout (même de l'électricité) qu'ils ont semble t-il empruntée à Elizabeth Moss dans Queen of Earth. Ils engagent une domestique roumaine (Cosmina Stratan, l'une des deux actrices primées à Cannes pour Au-delà des collines de Cristian Mungiu), d'abord pour le ménage... puis pour tout autre chose.

Dès les premiers instants, Ali Abbasi filme de beaux plans d'une nature menaçante. L'une des réussites de Shelley est qu'on ne doute jamais de la dimension fantastique du film alors même qu'aucune expression véritablement fantastique ne se matérialise à l'écran. Pour être honnête, il faut avouer que le réalisateur a souvent la main lourde sur les effets sonores : des grésillements crescendo utilisés de manière répétitive et un peu complaisante. Mais certains effets plus discrets sont tout aussi efficaces, comme un simple plan sur un œil ouvert de poupon creepy.

Les physiques atypiques des deux comédiennes principales (Stratan en Vampirella échappée de Dangereuse alliance et Ellen Dorrit Petersen en féline ambigüe) sont exploités avec un certain succès dans cette histoire où la bizarrerie d'un personnage finit par contaminer l'autre. Ce basculement est réalisé dans un mauvais esprit assez noir et donc réjouissant, et le finale en roue libre pourrait être assez fun... Mais dans le registre de l'inquiétante étrangeté et de la présence autre, Shelley ne fait pas assez preuve de personnalité, tandis que le récit bancal semble se terminer soit un peu trop tôt, soit un peu trop tard. Cette petite bobine d'horreur modeste se regarde néanmoins sans déplaisir.

par Nicolas Bardot

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