Quantum of Solace

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Quantum of Solace
Royaume-Uni, 2008
De Marc Forster
Scénario : Paul Haggis, Neal Purvis, Robert Wade
Avec : Mathieu Amalric, Gemma Arterton, Daniel Craig, Judi Dench, Giancarlo Giannini, Olga Kurylenko
Photo : Roberto Shaefer
Musique : David Arnold
Durée : 1h46
Sortie : 31/10/2008
Note FilmDeCulte : *****-
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L’agent secret James Bond vient de mettre la main sur M. White, un membre de la mystérieuse organisation terroriste Quantum…

Quantum of Solace - Bande Annonce VFenvoyé par cjbf

002

Deux ans se sont écoulés depuis Casino Royale. Mais pour Bond, c’est à peine dix minutes. On retrouve Daniel Craig fuyant la villa de M. White où on l’avait laissé à la fin du film de Martin Campbell, après avoir déclamé le plus beau « Bond, James Bond » de la saga. Juste derrière lui, les sbires de White, le bras armé de la mystérieuse organisation Quantum qui avait fait chanter Vesper (Eva Green) dans le précédent film. A Bond de désormais remonter le fil pour découvrir qui se cache derrière Quantum… C’est une chose unique dans la saga 007 : un film qui se place en suite directe du précédent. Sur le plan narratif, Bond va devoir démêler le vrai du faux derrière les évènements de Casino Royale (dont la revoyure est fortement recommandée avant de découvrir celui-ci). Mais c’est sur le plan émotionnel que tout se joue réellement. Craig campe un Bond abruti par la douleur, plus bourrin que jamais, décidé à venger la mort de Vesper et obtenir son quantum of solace, sa « goutte » de réconfort. On croyait Bond pleinement formé à la fin du précédent film. Il n’en est rien ; ce nouvel opus, en parfaite continuation du précédent, complète la création du personnage.

BONS BAISERS DE SUISSE

En prenant la suite de Martin Campbell, qui avait atteint son sommet avec Casino Royale, le Suisse Marc Forster réussit quelque chose de rare pour un réalisateur : son meilleur film est un épisode de Bond. Le caméléon capable du film à Oscar propret (Les Cerfs-volants de Kaboul) comme du drame social (A l’ombre de la haine), du film-trip (Stay) ou de la méta-comédie (L'Incroyable Destin de Harold Crick) était un choix étonnant pour les producteurs de la série, célèbres pour le contrôle sans partage qu’ils exercent dessus. Au final, Forster, un homme sans style propre, a su se fondre merveilleusement dans le paysage bondien, reprenant le meilleur de Casino Royale, l’élégance décalée en moins, et y ajoutant même quelques touches personnelles. La mise en scène, nerveuse mais classe, joue agréablement avec les acteurs, s’autorisant parfois même à dérailler pour créer quelques instants audacieux et mémorables. Une scène d’action se voit ainsi transcendée par un astucieux choix de montage, encore récemment impensable dans un Bond. Stylistiquement, le film ravive les souvenirs de Ken Adam avec une attention particulière portée aux décors : la froideur du MI-6, la démesure de la base du méchant, un décor d’opéra déjanté…

LA VENGEANCE DANS LA PEAU

Casino Royale s’était fait remarquer en reprenant l’esthétique dans l’action de la série des Bourne. Ici Forster va encore plus loin en reprenant le coordinateur des cascades de la série de Liman/Greengrass, Dan Bradley. En résultent des scènes d’action détonantes mais – et c’est le principal défaut du film – bien trop chaotiques. Une séquence de poursuite sur les toits de Sienne, qui aurait pu rivaliser sans conteste avec la scène de Parkour de Casino Royale, devient bien vite presque illisible. Ce bémol est à l’image d’un autre aspect à double tranchant du film, son rythme. En un peu moins d’1h47 (le Bond le plus court), Forster nous balade à travers le monde sur un tempo effréné. Craig passe de pays en pays à la vitesse de l’éclair. Ce que le film gagne en énergie, il perd en exotisme. Un Bond qui n’est plus un minimum touriste pourrait aussi bien s’appeler, une fois pour toutes, Bourne. Espérons que le prochain film, débarrassé des contraintes de bouclage narratif qui parcourent Quantum of Solace, saura redresser la barre.

ON NE REVIT QUE DEUX FOIS

Mais soyons rassurés, Bond est bien de retour. A mi-chemin entre le besoin de revitaliser la série et l’hommage à ses traditions, le film de Marc Forster se pose assez efficacement dans le sillage de l’indétrônable Casino Royale, tout en creusant son propre sillon. Bien qu’il revienne en grande partie à la tradition bondienne (un méchant mégalo, un générique peuplé de filles nues…), Quantum of Solace est un film qui, étrangement, ne cherche pas à séduire, qui ne s’offre pas facilement. Il est sec, nerveux et colle au plus près de son personnage principal. Bond y est tendu, glacial. L’humour de la saga en est presque absent. L'une des Bond girls ne sera même pas honorée par 007. Forster et son scénariste, Paul Haggis, vont chercher dans l’âme d’un personnage trop souvent réduit à sa caricature. On pourrait reprocher plusieurs choses au film. De ne pas suffisamment exploiter son méchant, le pourtant bon Mathieu Amalric. Mais la quête de Bond est ailleurs et le plan de Quantum est obligé de passer au second plan. Ou bien de n’être qu’un bonus de Casino Royale et pas un épisode à part entière. Mais c’est là que Bond se crée réellement, comme le souligne un incroyablement jouissif dernier plan. Quantum of Solace, rapide, un peu brouillon, un cran en dessous de Casino Royale, ne manque jamais d’énergie, et prouve que la saga se porte bien. James Bond est donc revenu… Mais n'était-il jamais parti ?

par Liam Engle

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