Parasite

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Parasite
Corée du Sud, 2019
De Bong Joon-Ho
Scénario : Bong Joon-Ho
Avec : Song Kang-ho
Durée : 2h12
Sortie : 05/06/2019
Note FilmDeCulte : ******
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Toute la famille de Ki-taek est au chômage, et s’intéresse fortement au train de vie de la richissime famille Park. Un jour, leur fils réussit à se faire recommander pour donner des cours particuliers d’anglais chez les Park. C’est le début d’un engrenage incontrôlable, dont personne ne sortira véritablement indemne...

Soyons définitif : Parasite de Bong Joon-ho a mis tout le monde d'accord au Festival de Cannes : les critiques, le public et le jury d'Alejandro Gonzalez Inarritu pour une Palme d'or jouissive à plus d'un titre. C'est ainsi la première fois qu'un film coréen est couronné, preuve que le pays du matin calme possède l'une des cinématographies les plus passionnantes du moment et cela répare l'oubli de Burning l'an passé. Parasite est aussi un film de genre, divertissant en diable, qui devrait donc s'offrir un vrai succès populaire, en France, en Corée du Sud et ailleurs - on espère même une première nomination sud-coréenne aux Oscars. Enfin, sur le plan personnel, Parasite a aussi permis à Bong Joon-ho de concourir pour la première fois pour la Palme d'or... Bien sûr, il avait déjà été sélectionné en compétition pour Okja, sa fable écologiste mais la bannière Netflix sous laquelle il avait concouru lui avait valu d'être injustement écarté des discussions pour un prix...

Nouvelle comédie noire d'un cinéaste au sommet de son art, toujours aussi à l'aise pour mélanger les genres sans jamais négliger ses personnages de losers, Parasite mérite tous les superlatifs qui lui sont accolés. Ancien étudiant en sociologie, le réalisateur de «Memories of Murder» a donné la liste de ses films et réalisateurs préférés à LaCinetek.com, ce qui permet de mieux comprendre ses influences. Bong Joon-ho y cite des films de Claude Chabrol, Shōhei Imamura et Akira Kurosawa. Du premier, il a hérité du sens du suspense et de la cruauté sociale, du deuxième une approche anthropologique, avec cette volonté d'étudier les interactions entre les membres d'une communauté, du troisième, un amour absolu pour les sans grades et les oubliés de la société. Parasite est aussi une relecture contemporaine du film le plus important de l'histoire du cinéma sud-coréen, La Servante de Kim Ki-Young, matrice de bien des cinéastes dont Park Chan-wook et bien sûr Kim Jee-woon qui en a signé un remake. La lutte des classes existe toujours à l'heure du wifi, nous dit Bong Joon-ho et les ultra-riches sont "corrompus" par l'indécence de la société capitaliste. Il n'y a pas d'espoir, pas de plan B, pas d'échappatoire : pour gravir les marches, il faut écraser le plus faible sous peine de finir noyés comme des rats en cas de montée des eaux. Le constat est implacable et le rire de devenir de plus en plus nerveux au fil du métrage.

par Yannick Vély

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