Meurs un autre jour

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Meurs un autre jour
Die another day
États-Unis, 2002
De Lee Tamahori
Scénario : Neal Purvis, Robert Wade
Avec : Halle Berry, Pierce Brosnan, John Cleese, Judi Dench, Michael Madsen, Rosamund Pike, Toby Stephens, Rick Yune
Photo : David Tattersall
Musique : David Arnold
Durée : 2h03
Sortie : 20/11/2002
Note FilmDeCulte : *****-
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Une opération secrète menée par James Bond et deux de ses hommes dans la zone tampon entre les deux Corée est compromise par un traître non identifié. Après une fulgurante course en aéroglisseur dans un champ de mines, Bond est capturé et emprisonné dans une cellule de haute sécurité. A sa libération, quatorze mois plus tard, il doit regagner son statut de 00 tout en traquant le traître et en essayant de déjouer les plans d'un certain Graves.

Véritable retour à l'esprit bondien qui manquait aux derniers épisodes, Meurs un autre jour se place comme le meilleur James Bond de ces vingt dernières années. Même si l'intrigue et les effets spéciaux restent parfois un peu faibles, tout semble avoir été merveilleusement calculé pour ce double anniversaire.

CASTING A LA HAUTEUR DES PERSONNAGES

Après trois films d'un niveau plus que moyen, voire même catastrophique pour Le monde ne suffit pas, Pierce Brosnan semble avoir atteint la maturité parfaite pour interpréter le rôle de l'espion britannique au service secret de sa majesté. Avec une confiance absolue, il s'approprie totalement le personnage. Suave, classe et sombre à souhait, il se pose comme une incarnation vivante de Bond maîtrisant les moindres détails, les moindres répliques, les moindres attitudes qui constituent ce héros si particulier. Il n'y a qu'à voir la scène où il entre en pyjama dans un grand hôtel de luxe chinois, tout est là... De par cette maîtrise parfaite du personnage bondien type, il est pleinement impliqué dans le processus même de création, apportant ainsi son savoir et son expérience aux autres acteurs et membres de l'équipe. Par ailleurs, les personnages sortis de ces séances de travail avec les scénaristes et les producteurs Wilson et Broccoli sont dans la pure tradition des premiers films de la saga et interprétés avec une grande justesse par des acteurs merveilleusement bien choisis.

Halle Berry marque en force le retour de la vraie James Bond girl. Son personnage de Jinx est la combinaison parfaite entre Wai Lin (Michelle Yeoh dans Demain ne meurt jamais) et Abondance Delaqueue (au nom très évocateur et interprétée par Lana Wood dans Les Diamants sont éternels). C'est une femme de caractère et très sexuée qui se dandine avec élégance. Arborant avec autant de classe le bikini et la robe de soirée décolletée que les combinaisons de vinyl et le treillis, elle se veut l'égale de Bond tout en restant très girly sous l'emprise du charme de l'agent. Elle a de plus un côté street et moderne, souligné par le choix d'une Halle Berry qui ne cache pas ses origines californiennes lâchant des "your mama" et autres "drust ov' it" succulents. Pour compléter la paire de girls habituelle et faire face à cette Jinx explosive, on trouve le personnage de Miranda Frost, dont le simple nom implique qu'elle lui sera diamétralement opposée. Typiquement britannique, elle est interprétée par la toute jeune Rosamund Pike. Très sûre d'elle, Miranda possède une grande maîtrise de soi et beaucoup de volonté, ce qui lui permet de résister froidement et avec classe aux avances de James.

Retour également du méchant savoureux et de l'homme de main de premier plan. Arrogant et suffisant, Gustav Graves a ceci d'intéressant qu'il est le plus jeune méchant de toute la saga et sûrement l'un des meilleurs. Pour interpréter cet industriel écolo, c'est avec plaisir que l'on découvre Toby Stephens, qui, par son statut de comédien britannique, apporte une touche d'élégance quasi théâtrale à cet homme de glace. De son côté, Rike Yune joue de manière très réaliste un homme de main devenu mutant à cause de James Bond. Cette paire est tout à fait dans la lignée de ces méchants très visuels, hybrides ou quasi monstrueux qui peuplent l'univers de Bond comme le Dr. No, Largo, Blofeld, Kananga ou Requin.

UN BOND DE QUARANTE ANS

Si Meurs un autre jour est rempli d'un esprit bondien, ce n'est pas seulement grâce aux personnages et à leur interprétation, mais c'est également dû aux multiples autoréférences qui peuplent le film. Certes ces clins d'œil sont là pour célébrer le double anniversaire, mais ils n'en sont pas moins des éléments jouissifs qui concourent à rendre ce film des plus délicieux. De l'apparition mythique de Halle Berry en Ursula Andress à des répliques comme "Diamonds are for everyone" en passant par le parachute Union Jack, l'Aston Martin, le satellite qui contrôle le monde, le lit en forme de cygne qui n'est pas sans rappeler celui d'Octopussy ou encore la base de glace qui ressemble comme deux gouttes d'eau à celle de L'espion qui m'aimait, ce vingtième opus contient un petit bout des dix-neuf précédents. Sans oublier une scène magistrale dans le laboratoire de Q qui ravira les plus grands fans.

Mais le film ne ressemble pas pour autant à un musée d'antiquités rempli de vieilleries ou à une rétrospective nostalgique. Ce ne sont bien souvent que de simples allusions et Lee Tamahori a su y mélanger bon nombre d'éléments nouveaux. Il en ressort ainsi une idée d'intemporalité et d'universalité du personnage de Bond. Ce recours à la nouveauté passe d'abord par des détails (la scène d'ouverture en surf, l'Aston Martin invisible, la poursuite sur le lac gelé entre l'Aston Martin de Bond et la Jaguar bourrée de gadgets de Zao, etc…) qui de par leur traitement s'inscrivent pleinement dans une logique bondienne. Mais elle touche également le propos même du film. En effet, il aborde des sujets d'actualité comme les modifications génétiques ou le réchauffement de la planète, le tout sur fond de réunification des deux Corée. Le monde autour de Bond bouge, mais lui reste le même quoi qu'il arrive, comme le démontre parfaitement son séjour en prison.

Bien évidemment cette volonté de rajeunir l'univers James Bond répond également aux attentes du public nourri aux blockbusters et autres grosses productions de films mélangeant action et espionnage comme Mission: Impossible 2 ou xXx. De ce fait le scénario et quelques idées se laissent parfois un peu trop entraîner dans cette logique de concurrence. Certaines scènes peuvent paraître ridicules ou beaucoup trop exagérées voire même en dehors de l'esprit bondien. On retiendra en particulier le générique dont la musique et surtout la structure sont en total décalage avec ce qui se fait habituellement. Mais après tout, les James Bond sont plus que des films d'action, c'est un style bien à part qui n'a pas d'équivalent. Il n'y a rien qui soit vraiment trop pour James Bond, car c'est justement là que se situe l'esprit de la saga. Bond, c'est l'art et la manière de maîtriser avec classe et élégance ce qui est considéré comme "beaucoup trop".

par Julie Anterrieu

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