Metropolis

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Metropolis
Japon, 2001
De Rintarô
Scénario : Katsuhiro Otomo d'après d'après l'oeuvre de Osamu Tezuka
Avec : Yuka Imoto, Taro Ishida, Kei Kobayashi, Kohki Okada, Kousei Tomita
Musique : Toshiyuki Honda
Durée : 1h47
Sortie : 05/06/2002
Note FilmDeCulte : ******
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Agglomération de gratte-ciels s’étirant à perte de vue, Metropolis éblouit et effraie par son gigantisme. Dictature séparant riches, pauvres et robots, elle n’interdit qu’une seule ascension: l’élévation sociale. La venue au monde de Tima, robot aux traits humains, va bouleverser l’avenir de la cité.

Metropolis - BA - FRenvoyé par _Caprice_. - Regardez des web séries et des films.

Agglomération de gratte-ciels s’étirant à perte de vue, Metropolis éblouit et effraie par son gigantisme. Dictature séparant riches, pauvres et robots, elle n’interdit qu’une seule ascension: l’élévation sociale. La venue au monde de Tima, robot aux traits humains, va bouleverser l’avenir de la cité.

Appliquant les vertus du deux en un, Metropolis version liftée rend un double hommage à Fritz Lang et Osamu Tezuka, en faisant appel au savoir-faire de deux génies: Shigeyuki Hayashi, plus connu sous le pseudo de Rintaro, vétéran de l’animation nippone, et Katsuhiro Otomo, auteur des quelques 2000 pages d’Akira, pavé mémorable de la bande-dessinée. A l’origine un film sorti en 1927, Metropolis est devenu, à la fin des années 50, un manga né de la plume inspirée d’Osamu Tezuka, père spirituel de plusieurs générations de dessinateurs au Japon. Très librement inspiré de son modèle allemand (Tezuka ne connaît du film qu’une simple photo), le manga est le deuxième volet d’une trilogie de science-fiction. Témoin des traumatismes de la guerre, Tezuka y exprimait sa méfiance envers les dérives de la haute technologie. A la mort du dessinateur en 1989, Rintaro soumet à Otomo l’idée d’adapter le manga en film d’animation. Somme de talents inestimables, Metropolis mène à bien toutes ses ambitions techniques. Une mise en scène renversante, une animation d’une fluidité exemplaire et une surprenante remise au goût du jour d’un style daté. Combinant un graphisme rétro avec un décor travaillé en images de synthèse, le film présente l’un des plus beaux mariages de la 3D et du cellulo dans un long métrage d’animation.

Dégénérescence de l’architecture moderne, Metropolis est un assemblage composite d’artères aériens, de labyrinthes souterrains, de tunnels et d’escaliers vertigineux, surplombés par d’immenses terrasses exposées au soleil. Le ciel est lui-même saturé par un immense réseau de trains rapides et de montgolfières. L’apport de la couleur met en relief la complexité de la mégalopole. Chaque décor, chaque plan bénéficie d’un travail sidérant sur les échelles et les perspectives. A cet univers stratifié s’ajoute un récit mouvementé, enchevêtrement d’enquêtes et de courses poursuites dans les entrailles de la cité. Culminant dans une sublime séquence sous la neige, ces chassés-croisés sont rythmés par un habillage sonore inattendu: une partition jazzy et optimiste, masquant la menace militaire pesant sur Metropolis. Mais le véritable cœur de l’histoire est Tima, androïde détourné de sa fonction première. Echappée des rouages d’un complot sordide, Tima ignore tout de ses origines. Son amnésie lui fait croire qu’elle est humaine. Alors que l’histoire et les personnages tendent vers l’action et l’efficacité, la fillette jette un regard contemplatif sur le monde et s’éveille à des sentiments humains. Imprimant au récit sa douceur et son innocence, Tima donne à voir l’une des plus belles séquences du film.

Lorsque Kenichi, son sauveur providentiel, lui demande qui elle est, Tima répète machinalement les premiers mots qu’elle entend. Confondant les pronoms je et tu, Tima s’identifie à son interlocuteur et installe une complicité réciproque. L’autre devenant une partie du moi, la sensibilité de Kenichi rejaillit sur celle de Tima. En témoignant son affection à la jeune fille, Kenichi lui transmet son humanité. Tima se remémore ainsi son prénom, en apprenant à écrire celui de son sauveur. Tandis que chacun est rappelé à sa différence dans Metropolis, les deux enfants se découvrent une identité commune. Projet homérique mariant les contraires, Metropolis est une réussite éclatante qui évite tous les pièges tendus par le drame. Ni sentimentalisme déplacé, ni symbolisme pataud. Voyage à travers les circuits inextricables d’une ville futuriste, le film ne fait que superposer des liens affectifs qui attendent de se rencontrer. Soulevant la question de l’héritage et de la transmission, Metropolis réactualise une affirmation de son aîné homonyme: "Le cœur doit être l’intermédiaire entre le cerveau et la main".

par Danielle Chou

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