Mai morire

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Mai morire
Mexique, 2012
De Enrique Rivero
Scénario : Enrique Rivero
Avec : Margarita Saldaña
Photo : Arnaud Valls Colomer
Musique : Alejandro de Icaza
Durée : 1h24
Sortie : 29/03/2017
Note FilmDeCulte : ****--
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Chayo est de retour dans sa ville natale pour s'occuper de sa mère âgée et malade. Malgré la beauté sublime de ce lieu, elle doit toutefois faire face aux anciens démons de son existence. Ce sera le prix de sa liberté.

VIVRE SA VIE

Lauréat du Léopard d'or à Locarno pour son premier long métrage, Parque Vía, le Mexicain Enrique Rivero revient avec un second film. Mai morire, primé au dernier Festival de Rome, fait d'abord craindre une worlderie du deuil et ses gros sabots, avec son héroïne taiseuse et son décor folklo. Le principal défaut du film est sa longueur, alors qu'il est pourtant relativement court (84 minutes). "Le temps passe différemment ici" entend-on à un moment, un dialogue qui prête à sourire. On a vu se multiplier ces derniers temps en festivals des films très brefs (et très réussis), d'une durée devenue inhabituelle aujourd'hui (une soixantaine de minutes), rappelant que la concision n'est pas un défaut. Le poème de Mai morire n'aurait pas été moins poétique avec quelques coupes ici ou là, mieux, cela aurait peut-être ajouté encore un peu plus de mystère au récit.

Mai morire, même s'il est imparfait, reste une bonne surprise. Contrairement à beaucoup d’œuvres sud-américaines programmatiques, en tout cas parmi celles qui parviennent à sortir chez nous (voir les répétitives recettes argentines), Mai morire arrive à surprendre, à avancer sans cordon de sécurité, traitant d'un sujet (une femme au chevet de sa mère revient vers ses origines) pour décrocher vers un autre. Rivero s'attarde sur une nature extraordinaire, d'une lumière flamboyante qui inonde l'image. Quelque chose de mystique pousse à l'introspection. Mai morire s'échappe régulièrement d'un minimalisme apparent pour des plans plus grandiloquents comme celui, splendide, d'une marche dans la nature, filmée en travelling latéral, dans un océan de lumière; on pourrait tout aussi bien être dans un jardin d'Eden reconstitué en studio. Quelques visions de cauchemar surprennent, sont comme des électrochocs pour Chayo, héroïne en demi-sommeil. Une voix-off raconte l'histoire d'une princesse qui prend son destin en main. Enrique Rivero refuse le dénouement scolaire, stimule l'imaginaire sans rien imposer, réussit à aller là où on ne l'attendait pas: un lyrisme discret et une vraie singularité.

par Nicolas Bardot

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