L'Intervention

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Intervention (L')
France, 2018
De Fred Grivois
Scénario : Fred Grivois
Avec : Josiane Balasko, Olga Kurylenko, Alban Lenoir, Vincent Perez
Photo : Julien Meurice
Musique : Mike Kourtzer
Sortie : 30/01/2019
Note FilmDeCulte : ***---
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1976 à Djibouti, dernière colonie française. Des terroristes prennent en otage un bus d’enfants de militaires français et s’enlisent à une centaine de mètres de la frontière avec la Somalie. La France envoie sur place pour débloquer la situation une unité de tireurs d'élite de la Gendarmerie. Cette équipe, aussi hétéroclite qu’indisciplinée, va mener une opération à haut risque qui marquera la naissance du GIGN.

TIR GROUPÉ

Une histoire vraie mais peu connue, un réalisateur encore discret, une brochette de comédiens peu médiatisés, L’Intervention débute presque sous le sceau de la confidentialité. Mais comme le disait Balzac : « Peu importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ». Sauf qu’aujourd’hui, la bouteille de spiritueux que nous vend Fred Grivois (La Résistance de l’air) ne contient pas forcément la dose nécessaire d’alcool qu’on est en droit d’espérer de ce genre de produit. Pas que le film manque de personnalité ou même d’aspérités, mais l’approche un peu plus rock’n’roll que tout en tension a de quoi dérouter. Car ce parti-pris risqué de relater un tel fait divers de façon moins « classique » qu’à l’accoutumée ne s’avère pas forcément payant. D’autant qu’il ne faudra pas non plus compter sur une caractérisation concrète des terroristes et de leurs motivations, ni sur une approche politisée de l’affaire. Bref on est loin de L’ordre et la morale ou même de L’Assaut dans une moindre mesure. Vous l’aurez donc compris L’Intervention rate le coche de l’adaptation sèche et frontale. Reste malgré tout un produit d’honnête facture qui se suit sans aucun déplaisir et qui fait la part belle à un Alban Lenoir en grande forme (c’est sûr que c’est autre chose que le jeu boiteux d’Olga Kurylenko) et qui nous prouve une nouvelle fois qu’il est un acteur avec lequel il faut compter. Ça et le dernier quart du film qui fait enfin l’impasse sur les dialogues verbeux et sur-appuyés à la limite de la caricature pour mieux se recentrer sur la raideur, l’action et une maîtrise certaine du découpage (à croire que Grivois a tourné ce film uniquement pour en arriver à cette partie). Alors même si L’Intervention ne restera pas dans toutes les mémoires, gageons qu’il reste un film ambitieux et tout à fait honorable à la dimension tragique solide mais avec quelques choix « à l’américaine » qui l’empêche d’atteindre les cimes du genre.

par Christophe Chenallet

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