PIFFF 2014: Housebound

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Housebound
Nouvelle-Zélande, 2014
Note FilmDeCulte : **----
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Une cambrioleuse à la petite semaine est assignée au domicile parental pour purger sa peine. Mais cette demeure en apparence tranquille se révèle habitée par un (des ?) curieux invité(s)...

FEMME AU FOYER

Une question revient souvent dans la bouche de ceux qui n’aiment pas les films d’horreur : « Mais pourquoi le protagoniste ne s’enfuit pas ? » (et ses variantes). Un problème d’identification récurrent qui amalgame vraisemblance et crédibilité (et qui, surtout, ne concerne en général que les mauvais films d’horreur), auquel ce premier film venu de Nouvelle-Zélande répond de manière simple et efficace : en astreignant légalement le protagoniste à domicile, à l’aide d’un bracelet électronique, et sous surveillance. En proposant plusieurs autres idées bien sympas (la meilleure d’entre elles étant… une râpe à fromage), Housebound se laisse alors envisager comme un mélange malin d’horreur et de comédie, avec un scénario qu’un espère cadenassé. Hélas, si le film ne manque pas de trouvailles, il manque profondément de rigueur. La liste des illogismes est aussi longue qu’encombrante : un portable qu’on entend parfaitement sonner depuis deux étages plus haut, des indices laissés bien trop en évidence chez un voisin, une cinquantenaire pataude qui arrive à grimper sur un toit en semant son ennemi pourtant très proche, un sauvageon effarouché qui s’avère capable de s’exprimer très intelligiblement, etc… Sous couvert de dérision, par facilité, peut-être par paresse, le scénario retombe vite dans les défauts cardinaux qu’il semblait éviter : l’invraisemblance et l’incohérence.

Mélanger le fantastique et le comique est certes un pari difficile. Or les deux sont ici traités sur le même plan, avec une potacherie qui les tire vers le bas : l’ultime règlement de compte ne fait pas dans le sous-entendu, quitte à exploser tel un pétard trop criard, et lorsqu’arrive un chouette gag avec une carafe, celui-ci s’étire jusqu’à devenir redondant et lourd. Dès lors, chaque piste du scénario se retrouve bâclée, ne mettant en valeur que le manque de cohésion de l’ensemble. Lors de sa présentation au PIFFF, le film a été curieusement introduit par cette phrase : « le cinéma néozélandais se résume à Peter Jackson, point. Voilà du neuf. ». Outre le fait que tous les cinéphiles non-sexistes en profitent pour faire un gros poutou à Jane Campion, cette formule prend toute son ironie ailleurs. Car cette année a effectivement circulé en festival un excellent film néozélandais mélangeant chocottes et comédie. Mais ce n’était pas Housebound, avec ses personnages en carton (comment décririez-vous la personnalité de l’héroïne ?), et sa mise en scène télévisuellement fade. Supérieur en imagination, en savoir-faire, en humour, en sérieux, nous vous conseillons plutôt What We Do in the Shadows.

par Gregory Coutaut

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