Green Lantern

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Dans un univers aussi vaste que mystérieux, une force aussi petite que puissante est en place depuis des siècles : des protecteurs de la paix et de la justice appelés Green Lantern Corps, une confrérie de guerriers qui a juré de maintenir l’ordre intergalactique, et dont chaque membre porte un anneau lui conférant des super-pouvoirs. Mais quand un ennemi du nom de Parallax menace de rompre l’équilibre entre les forces de l’univers, leur destin et celui de la Terre repose sur leur dernière recrue, le premier humain jamais choisi : Hal Jordan. Hal est un pilote d’essai talentueux et imprudent, mais les Green Lanterns ont un peu de respect pour les humains, qui n’ont jamais exploité les pouvoirs infinis de l’anneau auparavant. Hal est clairement la pièce manquante du puzzle et il possède, en plus de sa détermination et de sa volonté, une chose qu’aucun des autres membres n’a jamais eu : son humanité. Soutenu par son amour d’enfance, le pilote Carol Ferris, Hal doit rapidement maîtriser ses nouveaux pouvoirs et vaincre ses peur, pour prouver qu’il n’est pas que la clé pour vaincre Parallax… mais peut-être le plus grand Green Lantern de tous les temps.

GREEN VESSIE

Si Green Lantern était sorti en 1995, peut-être aurait-on sauté au plafond. C'est la première chose qui vient à l'esprit face à l'introduction, avec sa voix-off explicative et l'apparition du titre un peu cartoon, puis à maintes reprises face à la visible incompréhension non seulement du personnage (et de l'univers) mais surtout de ce qui peut faire l'intérêt des adaptations de comics même les plus codifiées. Marvel a visiblement compris quelque chose que DC peine encore à saisir, ou du moins à reproduire. Autant ils ont pris leurs chances - et leurs risques - en laissant à Christopher Nolan et Bryan Singer les mains libres, ce qui leur a plus ou moins réussi, autant ici ils tentent d'appliquer la formule que Marvel réussit si bien depuis 2008, notamment avec Iron Man, qui semble être le modèle de ce Green Lantern bien plus léger que son matériau de base. Ce n'est pas tant le fan de la BD qui regrettera que les scénaristes aient transformé Hal Jordan en Ryan Reynolds (alors que le protagoniste est plus proche des héros droits à la DC comme Clark Kent et Bruce Wayne et non de Flash), mais le spectateur qui attendait de ce film une tentative un tant soit peu différente - ce qu'il ose, par moments, au travers de sa mythologie - ou du moins une formule correctement réitérée. Il suffit de voir Thor, film qui n'est pas non plus exceptionnel, mais qui partage certains points communs avec Green Lantern (décor alternant entre le cosmos et la Terre, design casse-gueule, leçon nécessaire à apprendre par le protagoniste pour redevenir un héros, trauma père-fils, etc.). Il a beau épouser une structure classique, l'agencement des séquences est impeccablement équilibré. Green Lantern, c'est un peu Thor en raté. Toutes les faiblesses sont exacerbées (scènes sur Terre interminables, dialogues super didactiques, classicisme de la narration si fonctionnel qu'il tend à la banalité) et jamais le récit ne parvient à correctement articuler sa construction.

EN VERT ET CONTRE TOUT

La première heure du film est assez sidérante dans sa manière d'afficher ses deus ex machina justifiant le passage d'une scène à l'autre (par exemple, dès que l'intrigue le nécessite, une boule d'énergie verte vient chercher Hal pour l'emmener où il faut), ce qui donne naissance à des pertes de temps en allers-retours assez agaçants (la scène du bar, avec le rôle féminin oblige et la danse : mal écrite, mal jouée, mal insérée dans le récit). Parfois, ce genre de transition super abrupte et paresseuse se fait au sein même d'une séquence (cf. l'entraînement sur Oa, où les tuteurs s'enchaînent un peu gratuitement). On en vient à se demander si le film a subi des réécritures ou un remontage tant c'est mal fichu. L'insertion grossière des flashbacks exposant le trauma du personnage au début du film le laissent penser. Faut dire qu'en voulant faire de Hal Jordan un héros aussi charmeur que Tony Stark, ou même Kirk dans le Star Trek version 2009, les scénaristes ont plutôt fini vers Pete Mitchell. Et le film de prendre alors soudain des airs de "Top Gun avec des super-pouvoirs". On remarquera certaines idées dans l'écriture des personnages, comme le fait de faire un parallèle entre Hal Jordan et son ennemi à venir, Hector Hammond, par le biais une fois de plus du même genre de conflit filial, d'intérêt amoureux pour la même femme, et surtout le montage alterné entre la transformation de chacun, l'un en héros, l'un en méchant. Malheureusement, à l'image du reste, c'est exécuté assez mollement. Il en va de même pour la romance, pourtant plus explorée que celle de Thor, mais le béguin nerdy de Natalie Portman pour le dieu nordique fasciné s'avère plus convaincant que cette amourette cliché "on s'est aimé, on se déteste". Nous ne parlerons même pas de l'autre méchant, le vrai bad guy du film, à savoir Parallax, à la cinégénie maladroite, et aux motivations un peu foireuses ("Tu portes l'anneau de celui qui m'a emprisonné jadis, je dois donc te tuer!"). L'idée est qu'il incarne avant tout un symbole, une notion - à savoir la peur - que doit vaincre le héros - qui incarne le pouvoir de la volonté - mais dans l'ensemble, ça reste bien trop superficiel.

TOUTE SEULE AU FOND DE L'ESPACE

La faute à un scénario qui se repose sur les stéréotypes de sa formule et de son genre et qui n'abat pas le travail suffisant pour que l'on y croit, pour que l'on s'attache au héros, qu'on soit avec lui. A l'inverse des Marvel, les anciens (Spider-Man, X-Men) comme les nouveaux (Iron Man, Thor) ou même des autres DC (Batman Begins, Superman Returns). C'est dommage, parce que le film ose le jusqu'au-boutisme dans l'adaptation, n'ayant pas peur d'embrasser le space opera, de truffer l'univers de créatures qu'on aurait plutôt vues dans Star Wars, de situer plusieurs scènes sur Oa, en un mot de montrer le Green Lantern Corps, avec tout ce que ça comprend d'extra-terrestres roses fuschia et/ou hydrocéphales, et en épousant les pouvoirs de l'anneau, capable de matérialiser les pensées de son possesseur, même les plus improbables (cf. l'usage audacieux d'une piste Hot Wheels ou de ressorts géants lors des scènes d'action). D'autant plus que la plupart du temps, ça marche (le choix du costume en images de synthèse est pertinent et somme toute réussi dans le rendu). Mais d'autres fois, non (le look de Saarsgard). Sur la direction artistique, il n'y a pas grand chose à redire. Les scènes sur Oa sont les plus classes, notamment tout ce qui touche aux Gardiens, leur tour, mais aussi d'autres détails, comme le cimetière de Lanterns. Malgré le maquillage un peu limite, les personnages d'Abin Sur et Sinestro sont les plus badass, en grande partie grâce aux acteurs qui les interprètent (Temuera Morrison et Mark Strong respectivement). Les scènes avec Tomar-Re et Kilowog, qui chaperonnent Hal sur Oa, sont un peu plus vivantes également. Et le climax ne démérite pas...mais c'est bien peu. Bien trop peu de scènes qui prennent leur envol, littéralement, à cause d'un scénario partiellement courageux mais finalement...peureux. Et à l'imagination limitée. A ce titre, Martin Campbell ne s'avère pas vraiment à l'aise dans ce genre d'univers et ce registre lourd en effets spéciaux. Il est bien plus approprié au classicisme de James Bond ou de Zorro. Et en tant que faiseur, il ne peut transcender un scénario faible, surtout quand ce dernier s'avère relativement pauvre en action, ce qui ne pose pas de problème quand on a derrière un auteur (Singer, Nolan) ou même un réalisateur (Favreau) qui COMPREND le personnage, et sait l'exploiter, l'explorer, convenablement. Après plusieurs réussites dans le genre, voici un nouveau superhéros destiné à un futur reboot que l'on espère plus pertinent.

par Robert Hospyan

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