Des chevaux et des hommes

Des chevaux et des hommes
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Des chevaux et des hommes
Hross i oss
Islande, 2014
De Benedikt Erlingsson
Scénario : Benedikt Erlingsson
Durée : 1h21
Sortie : 23/07/2014
Note FilmDeCulte : **----
  • Des chevaux et des hommes
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Se racontent ici à travers le regard des chevaux, les histoires et passions qui secouent une petite communauté en Islande. Entre conflits de voisinage, tempête de neige et chalutier russe, les chevaux font le lien entre les habitants de cette vallée aussi belle qu'isolée.

LES BETES HUMAINES

Dans la catégorie « films sur les humains et les animaux », le cheval tient le haut du pavé (avec les chiens). Rien qu’en France, combien de films rejouent encore et encore la carte de la fascination face au puissant animal (Danse avec lui, Ma bonne étoile, Jappeloup, Mister V, Sport de fille …) ? L’Islandais Des chevaux et des hommes est pourtant plus singulier. Film à sketchs plus que film choral, l’ensemble juxtapose plusieurs histoires aux tons biens différents (comédie, suspens, aventure) malgré un minimalisme commun : une quasi-absence de dialogues mettant hommes et chevaux sur le même plan, ainsi qu’une omniprésence d’une nature superbe et imposante. Si le film se démarque aisément de la grande famille des films naïvement fascinés par ses animaux, c’est avant tout parce que le réalisateur montre ici toute l’ambigüité tordue de la relation des humains à leurs bêtes : admiration mais aussi violence, fétichisme ou identification.

Les nombreux gros plans sur les yeux de chevaux offrent à la fois un léger écho surréaliste et une limite difficilement franchissable : si tout est montré du point de vue des bêtes, leur regard reste perpétuellement insondable, et le film semble rapidement ne plus trop savoir comment renouveler le mystère sur lequel il se base. Car Des chevaux et des hommes n’est pas si singulier que ça non plus. Son ambivalente poésie finit par tourner en rond, et se retrouve empêtrée dans un humour sans finesse : un monsieur bouffi de fierté qui chevauche en réalité un mini poney, des chevaux qui s’accouplent alors qu’ils ont encore leur cavalier sur le dos, des coïts humains rapidement troussés entre deux canassons… Cette pesante paillardise fait rire jaune, tant hommes et femmes n’y apparaissent que comme des pantins bêtes et méchants. Le lyrisme peut-il s’allier à la vulgarité ? Peut-il survivre à ces clins d’œil un peu trop faciles ? Pas sans en souffrir, et à ne pas vouloir choisir, Des chevaux et des hommes ressemble finalement à un mélange un peu décevant d’excentricité et de bassesses.

par Gregory Coutaut

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