Cabeza de Vaca

Cabeza de Vaca
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Cabeza de Vaca
Mexique, 1991
De Nicolas Echevarria
Scénario : Nicolas Echevarria
Avec : Juan Diego
Photo : Guillermo Navarro
Musique : Mario Lavista
Durée : 1h51
Sortie : 22/12/2010
Note FilmDeCulte : *****-
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L’explorateur espagnol Cabeza de Vaca a marché pendant huit ans à travers l'Amérique jusqu’à la côte Pacifique du Mexique après avoir fait naufrage au large des côtes de la Floride en 1528. Au gré de sa quête pour assurer sa survie, il vécut avec des tribus indiennes aujourd'hui disparues, fit l’apprentissage des secrets de leur vie mystique et accomplit des guérisons miraculeuses.

MAYAN MYSTICA

Sélectionné en compétition au Festival de Berlin il y a presque vingt ans (1991), Cabeza de Vaca est depuis retombé dans l’oubli, et n’a d’ailleurs jamais eu droit à une sortie en France. Une injustice qui devrait être bientôt réparée car le long métrage sera distribué d’ici quelques mois, et ce pour la première fois sur le territoire. Pourquoi ce long silence ? Peut-être parce que le film de Nicolas Echevarria semble appartenir à une autre époque, celle des trips mystiques d’Alejandro Jodorowsky et des épopées en quête d’Eldorado de Werner Herzog. Mais là où Aguirre, la colère de Dieu baignait dans une atmosphère quasi fantastique, errance hallucinatoire peuplée de fantômes et où les autochtones ne sont que des ombres, Cabeza de Vaca a une approche quasi ethnologique, immersion réaliste au cœur des tribus du Nouveau Monde. Paradoxalement, dans cette peinture réaliste, le surnaturel trouve tout naturellement sa place, qu’il s’agisse de magie noire ou de miracles.

«Esteban, pourquoi ne pas raconter l’Histoire ?», se lamente le héros, en réaction aux fabulations qu’un de ses compagnons d’infortune avance par bravade au sujet des étincelantes cités d’or. Pour raconter cette conquête, Echevarria raconte aussi les fantasmes des uns (conquistadors évangélistes) et les croyances des autres (sorts vaudous et retours à la vie), la foi comme clef de la soif d’un peuple et du mystère d’un autre. Echevarria parsème ce long voyage de moments de mise en scène parfois stupéfiants, la caméra qui glisse sur l’eau et découvre un village au bord d’une rivière, ce plan d’un religieux titubant dans les brumes de la jungle, ou encore celui, surréaliste, d’une croix gigantesque portée par des esclaves sous un ciel incommensurable, alors que l’orage gronde. On se demande alors comment ce Cabeza de Vaca a pu, jusqu’à maintenant, se faire aussi discret. Ne manquez pas la séance de rattrapage.

par Nicolas Bardot

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